Misfits. (crée par Howard Overman)
Saison 1 et 2.
Troubles adolescents.
Ma découverte la plus inattendue et la plus géniale de la saison. Cette série anglaise est une bénédiction. Insensée (le no-sense est une spécialité britannique) et irrésistible, elle offre des moments géniaux auxquels tout un chacun ne peut tout simplement pas penser. A voir absolument!
L'histoire.
Cinq jeunes délinquants sont contraints de faire des heures de travaux d'intérêt général dans un centre communautaire. Mais le premier jour, ils sont frappés par la foudre et découvrent qu'ils développent de mystérieux pouvoirs. C'est le début des emmerdes.
Mélange des genres.
La série évoque tout autant Skins que X-men. La première (diffusée par la même chaîne) se voit empruntée son ton cru et trash pour parler de l'adolescence et ses désillusions, alors que le show rappelle aussi la saga des mutants: problèmes identitaires et difficultés d'intégration. Tour à tour drôle, trash, mystérieuse et feuilletonnante, Misfits est un patchwork d'influences diverses.
Nathan Young.
La série repose (presque) intégralement sur Nathan, le plus déjanté de la bande. Ce personnage est une invention formidable. Magnifiquement interprété par un Robert Sheehan au top de sa forme qui lui donne des mimiques, des expressions faciales et une exubérance démentielles, ce type est une tête à claque, exhibitionniste, pervers, égoïste et profondément débile. Ce qui contraste encore plus lorsqu'il laisse transparaître son humanité (avec Kelly, son père ou encore la vieille dame). Irréfléchi, il attire des emmerdes au groupe et s'en sort toujours avec une chance énorme. Son pouvoir (tenu secret jusqu'à la fin de la saison 1) coule de source et les scénaristes en joue pour satisfaire le public qui ne souhaite rien d'autre que de voir Nathan souffrir. Il est impossible de dire avec des mots à quel point ce personnage est gigantesque. Il faut le voir pour le croire!
Naissance d'une communauté.
Si la série aborde tous les thèmes que les séries adolescentes développent d'habitude (peur de la solitude, sexe, amour et questionnements métaphysiques en tout genre) au travers des pouvoirs qui correspondent toujours aux personnalités et aux thèmes traités, il est évident que la réflexion principale touche l'intégration. Misfits signifie marginaux. C'est exactement ce que sont les personnages au début de la série. Mais c'est leur différence, leur bizarrerie qui va ironiquement leur permettre de s'intégrer. On assiste à la naissance de leur sentiment d'appartenance, leur sentiment communautaire. Et c'est le sentiment le plus fort au cours de l'adolescence. La meilleure manifestation dans la série est le personnage de Simon (ou Barry pour les intimes) qui symbolise ce processus d'intégration.
Et cela se couple avec un profond anticonformisme. La série apostrophe les adolescents. Il ne s'agit pas de rechercher la normalité à tout prix, non, il s'agit de vivre avec des gens qui nous comprennent et nous ressemblent. La jeunesse doit être libre est le slogan de la série. On le voit lorsqu'elle s'en prend à la religion (à travers le speech de Nathan notamment).
Une excellente série que je ne peux que conseiller. A la fois drôle, superficielle et profonde, son seul défaut est d'être trop courte (d'autant que Nathan ne sera pas dans la saison 3).
Note: