Il faut se plier aux traditions. Donc en ce jour d’humidité (relative) est dévolue à l’écriture des cartes postales…toujours la même difficulté à choisir la vue et la même angoisse devant le carré blanc du verso. Faire court sans fadeur pour intéresser le destinataire mais surtout sans expression de satisfaction au risque de se faire jalouser…Pas simple.
A dire vrai le mieux est de tracer un bref historique permettant au destinataire de « prendre des nouvelles » du rédacteur. Alors, allons-y.
En vacance, la première semaine est dévolue à la décompression…une forme d’atterrissage plus ou moins rapide après une période de labeur. Perso, ma technique est éprouvée ; la vague, la vraie, l’océan, la machine à laver. A raison d’une heure de rouleaux à la pointe du jour sur la planche le cerveau se vide, et, tout va beaucoup mieux…dès l’heure du Berger (1).
Dès la seconde semaine, Too loose (pardon Toulouse) paraît loin, très loin. Comme absent à l’échelle de l’Atlantique. Ici au village, aux berges de l’Adour le buraliste ne reçoit La Dépêche de Cassoulet city qu’à compter du 1er juillet ; avant cette date les plus accros au canard ont cinq exemplaires journaliers de la Dépêche de l’Aveyron. Une colonie de maquignons ruthénois c’est-elle installée dans le coin ?... allez comprendre.
Donc isolé volontaire de l’actu de Cassoulet ’land, Smartphone en veille, mes lectures sont consacrées à la démondialisation d’un côté et à l’Aquitaine de l’autre.
Le premier thème paraît être une des rares idées nouvelles lancée par un membre du PS méritant quelque intérêt. J’ai failli faire précéder « membre » par « jeune » tant en politique il faut avoir largement dépassé la cinquantaine pour avoir quelque crédibilité. Montebourg passe donc aisément pour un « jeune » hurluberlu ; mais au moins il conceptualise quelques idées (soient-elles contestables). Une rareté au sein de l’appareil socialiste qu’il importe d’encourager tant ce parti semble tourner au ralenti sur un programme minimum.
La basquitude est ici animé par une opposante locale. Non, il ne s’agit pas d’une hiparetarak mais d’une drôlesse aux idées mal connues ; l’inénarrable MAM oppos ée à la ligne TGV au Pays Basque. A dire vrai, Aliot Marie n’a pas le choix. Ou elle s’oppose et peut avoir un continuum politique dans son fief ou elle défend le projet de RFF et ses objectifs de prise de pouvoir biarrot fondent comme neige au soleil. Ce choix n’est pas celui des socialistes aquitains ; Henri Emmanuelli (député des Landes), tout comme alain Rousset (Député de la Gironde) sont signataires des accords sur le tracé. Le Landais peut ainsi caresser l’espoir de désenclaver Mont de Marsan grâce à une boucle opportuniste à l’intérieur du territoire (en politique, vous le savez, la ligne droite n’est pas exactement le plus court chemin entre deux points….).
Plus haut, du côté de Bordeaux c’est Alain JUPPE qui fait l’actu ; voici que le maire de Bordeaux a inversé son point de vue à la CUB et semble s’engager délibérément avec les socialistes vers un grand contournement de Bordeaux par une 4 voie nouvelle…Une idée longtemps repoussée en raison notamment de l’impact (couteux) sur des vignobles incontournables. De St Jean de Luz à Bordeaux l’aquitain est empreint généralement d’un certain pragmatisme consensuel. On peut toujours rêver d’une politique similaire au sein de notre région…
A partir de la 3éme semaine l’on a de grandes difficultés à s’intéresser à Midi Pyrénées. Ici tout porte vers l’Espagne et sa tonicité. Même Biarritz et St Jean de Luz paraissent bien pâle aux visiteurs à côté de la Biscaye. La crise est aussi là, mais l’esprit basque fait de courage et de réalisme couvre les dures réalités économiques. Je n’évoquerais pas ici les excès festifs de Pampelune et de ses cruels encieros aujourd’hui devenus un « cash money » où seul le touriste éprouve du plaisir. Je préfère me tourner vers cette population de coopérants-ouvriers qui, contre toute attente, relève le défi de la compétitivité avec la Chine. Quand vous renouvellerez votre lave-vaisselle achetez du FAGOR. Une des dernières entreprises européennes à produire de l’électro-ménager, ici, aux portes des Pyrénées avec du personnel local. Devenue tellement rare dans sa constitution (une coopérative) et son mode de développement qu’il importe de la soutenir en lui donnant votre préférence face aux importations du bout du monde. C’est ça aussi l’Euskadi. Pas besoin de « cluster » surréaliste mais juste d’un peu de volonté des politiques et un attachement au pays par son peuple.
Déjà les feux d’artifice signalent la mi juillet. Les « doryphores » débarquent en masse sur la côte. Il est temps de retourner vers plus de civilisation ; comme les truites dans nos ruisseaux il importe de remonter les courants. Ce sera Paris, peut-être Bruxelles via Bordeaux. Je n’ai aucune envie de me tourner vers Toulouse et sa décrépitude de plus en plus visible ; mon vieux Smartphone m’informe d’un énième poignardé rue Pargaminière, dans une ville défonçée par les travaux ; ça donne envie !
Les jeux de mots ont abondés dans la presse ce long week-end. De ce n’est pas Joly Joly… à un Joly défilé...La presse à fait fort. Tout n’a été que dérision éhontée à l’encontre de la prise de position d’Eva. A trop vouloir flatter la gauche extrême la « nominée » des verts clive durablement. Mauvais départ pour ce parti. La présidentielle est une élection sérieuse (tout comme le défilé du 14 juillet). Les verts découvrent la difficulté d’exister au-delà des sujets d’environnement. Au PS l’on se demande déjà à quel poste l’on pourra « récompenser » la juge après les élections…ce ne sera certainement pas l’intérieur ou la défense. Et si l’on créé un ministère de la gaffe ?
Agur.
(1) le Berger remplace le pastis (plus méditéranéen) ; ce n'est pas ici un gardien de troupeau...