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Injustice, loi du plus fort et puissance publique affaiblie : le projet économique de l’UMP

Publié le 19 juillet 2011 par Letombe

bercieump1.png Alors que la famille socialiste se rassemble autour d’un projet murement discuté avec des universitaires et des acteurs de terrain, syndicaux, associatifs, élus locaux, quelques conseillers présidentiels réunis dans un bureau ont laissé filtré les grandes lignes du projet économique de la droite pour 2012. La droite est au pouvoir depuis 2002, ses recettes libérales et conservatrices sont en échec, elles ont laissé la France désemparée face à la crise et pourtant…les grandes lignes du projet économique de l’UMP, paru dans la presse début juillet, « faire de la France une terre de production et de croissance », témoignent de peu d’inventivité: défiscaliser, déréguler (l’économie), dépecer (le droit du travail) en sont les maitre-mots.

Un projet déconnecté des défis planétaires

Les jeunes socialistes dénoncent en premier lieu un projet économique totalement déconnecté des défis planétaires: l’écologie, l’éducation et l’Europe sont les grandes absentes d’un texte, copié collé des projets du MEDEF et de la CGPME, représentants d’intérêts privés qui veulent primer sur l’intérêt général. Comment peut-on parler d’économie sans parler d’écologie et de la nécessaire transformation de nos modes de production et de consommation pour les « decarboniser »? C’est un enjeu majeur pour la création d’emploi et la définition d’une nouvelle forme de croissance à travers la relance écologique de l’économie que le MJS propose dans son « pacte pour les jeunes ». Comment oser évoquer la croissance quand on déconnecte l’éducation, la formation, alors que la France a besoin de plus de jeunes diplômés ?

Alors que nous traversons une crise économique et financière violente, dont les conséquences sont notamment des destructions massives d’emploi et une envolée du chômage, dont le taux atteint 9,3% à la fin de l’année 2010, l’UMP, se présente devant les français avec un programme économique qui ne répond en rien à leurs attentes.

De mauvaises réponses face aux difficultés des PME

Le volet économique du projet de la droite propose notamment de faciliter l’accès aux marchés financiers des Petites et Moyennes Entreprises en mobilisant davantage les Chambres de Commerce et de l’Industrie (CCI) et la banque publique Oséo. L’idée est d’inciter les chefs d’entreprises concernés en simplifiant l’accès à Alternext, marché de cotations pour les petites entreprises, ou encore en abaissant les coûts d’entrée en Bourse « au même niveau que le coût d’un prêt sur 10 ou 15 ans ». Cette proposition s’inscrit pleinement dans la tendance à réduire l’économie aux seuls produits et marchés financiers, qui veut que les entreprises se financent moins par le crédit bancaire et de plus en plus par l’émission de titres sur les marchés boursiers.

Les Petites et Moyennes Entreprises ont besoin de financements pérennes et stables, pour développer leur activité, c’est pourquoi les jeunes socialistes y opposent la création d’une banque publique d’investissement notamment pour soutenir les PME. Le soutien et la participation publique permettraient, en effet, à de nombreuses entreprises de taille modeste d’acquérir une taille critique pour exporter, en bénéficiant de l’expertise et des réseaux de la présence française à l’international. De même, aider les CPE c’est accompagner les jeunes entrepreneurs en les formant, en leur proposant des équipements de qualité sous la forme de pépinières. Ce n’est pas abaisser les seuils sociaux pour léser des salariés de PME privés de délégués syndicaux et de comité d’entreprise, comme la droite le propose.

Les premiers débats des assises de la démocratie sociale de l’UMP menés par Hervé Novelli vont dans le même sens : plutôt que de favoriser le poids des salariés sur les entreprises comme le propose la gauche, l’état veut laisser une question aussi fondamentale que le temps de travail et les salaires à la merci des entreprises et des branches, et donc d’inégalités majeures selon les territoires et les secteurs d’activités, un dumping géant pour casser les 35 heures, voire permettre aux employeurs de baisser des salaires qui profitent déjà trop peu de la croissance et des gains de productivité.

Une contre-révolution fiscale ?

Le projet de la droite prévoit de renforcer les plafonds de déduction fiscale ISF/PME et Madelin, les contribuables les plus fortunés et les travailleurs non salariés pouvant bénéficier d’une moindre imposition s’ils souscrivent à ces dispositifs. N’oubliant pas que les déficits publics et l’emballement du ratio d’endettement sont, en partie, le fruit de neuf ans de politique fiscale de droite et de moindres recettes pour les comptes publics, nous nous pouvons accepter une politique qui viendrait encore amoindrir les recettes de l’Etat et à multiplier les niches. En effet, si les PME ont besoin de financements, elles n’ont pas besoin de mécènes pratiquant l’optimisation fiscale. Si le projet de la droite évoque un rééquilibrage de l’impôt sur les sociétés pour les PME, on n’y croit guère, de la part d’un parti si lié aux grands groupes qui profitent aujourd’hui largement des exonérations et autres ristournes fiscales. Les jeunes socialistes portent une véritable révolution fiscale : fusion de l’impôt sur le revenu et de la CSG, modulation de l’impôt sur les sociétés, en fonction de l’affectation des bénéfices et du chiffre d’affaires des entreprises, notamment.

Plus généralement, l’UMP se « lâcherait » sur le plan fiscal ! Au programme, une bonne dose de démagogie avec un impôt fléché pour une partie, un impôt minimal assez insolent pour le parti qui a créé le bouclier fiscal pour les plus riches, et surtout une menace énorme pour la protection sociale. En effet, l’UMP propose de remplacer les cotisations sociales par une soi-disant « TVA anti-délocalisation », un impôt particulièrement injuste car non-progressif.

MJS


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