Vu porté par les fashion peoples dans les quartiers branchés parisiens, le look imprimé-décalé a la côte cette saison. Il est ici question des fameux imprimés canins de Givenchy (cf. Riccardo Tisci et sa mascotte de la saison portée en écharpe ci-dessus), qui, de surcroît, a réalisé pour la collection Spring/Summer 2011 une série de tee shirts baptisée ”Pierrot”, faisant penser plus au diabolique clown ”Ça” qu’au gentil petit Pantalon taciturne…
Du côté de Balenciaga, un pull en maille (angora-polyamide) a fait son apparition, tricoté d’un fier berger allemand à la langue pendante… a priori féminin, il est en fait aisément androgyne au même titre que son homologue de Givenchy.
Cette merveille de sophistication vous en coûtera 575 euros.
Pull Balenciaga
Conspuées par beaucoup, ces séries d’imprimés n’en font pas moins le buzz, et si vous veniez à passez par chez Colette, le sweat Rottweiler de Givenchy est sold out : la faute à Kanye West…
Pour les aficionados, il reste la version à 1080 €, d’un goût fort particulier qui nous fait comprendre sa miraculeuse disponibilité, mêlant allègrement imprimés rottweilers, damiers moutarde orangée et bruns sur fondu blanc… Difficile à conceptualiser oui.
Le fait que des marques prestigieuses comme Givenchy, Margiela ou Balenciaga lancent ce genre de produit tranche avec l’idée traditionnelle qu’on se fait du luxe. Pour un prix givenchiesquement modique, le commun des mortels peut s’offrir une part de rêve presque haute couture…
Les méfaits de la fast fashion, diront certains, le grand luxe qui se met à notre portée diront d’autres.
L’exercice est certes périlleux, et on peux reprocher à Givenchy l’usage de matières quelque peu roturières pour les prix pratiqués (à savoir, le banal coton des tee shirts Go Sport).
Néanmoins, ces sérigraphies permettent de voir poindre un nouvel horizon stylistique en matière de mode masculine, qu’il n’est pas inintéressant d’explorer..
Mais alors, comment porter ces pièces kitsch sans faire quiche?
Surtout pas de color block avec ce genre de tee shirt, les 80′s nous guettent…
Pour les imprimés canins, le mieux est encore d’imiter les peoples amateurs du genre qui évitent la faute de goût (pour la plupart…) en endossant un perfecto noir, ou un teddy, accompagné d’un pantalon étroit sombre aussi. L’imprimé viendra alors réveiller l’ensemble de la silhouette pour un style rock décalé sympathique, aux antipodes du mauvais goût collégien anachronique que l’on peut imaginer.
Kanye West portant le fameux tee shirt Givenchy – Veste Lanvin 789,10eurosAttention tout de même avec la série Pierrot, aussi réussie soit elle; arborer un clown démoniaque tout de noir vêtu vous ferait facilement passer pour un gothique attardé.
A adoucir avec des tons camels ou cognac, un chino par exemple, comme sait si bien les faire APC, accompagné de petites derbies noires, de la simplicité encore une fois, pour arriver à porter ce genre de pièce ”forte”.
Éventuellement, on peut jouer sur les rappels de rouge, et porter un pantalon…rouge. Si si ça marche : sans être color block, le pantalon rouge porté seul est facile à trouver chez Gant, H&M ou Zara et s’assortira discrètement avec le tee shirt soit noir soit blanc.
T-shirts Givenchy série Pierrot, non encore disponibles à la vente
Gauche : Pantalon chino slim, camel ASOS (35€) Droite : Pantalon rouge casual, Tom Tailor(25€)Tee shirt Kanye West
Pour ceux dont le portefeuille est réticent à l’idée de cracher 150 boules pour un tee shirt, Kanye West (roooh encore lui!) à lancé des ersatzs amusants pour une trentaine d’euros, disponibles sur kanyewest.shop.com.
Point (très) noir : dans son ego hypertrophié, l’homme a décidé d’infliger son nom en lettres capitales rouges sur le dos du vêtement… Si vous êtes dotés d’un bon marqueur indélébile noir, ça peut le faire.