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La crise clôt-elle le débat Hayek-Keynes?

Publié le 23 juillet 2011 par Copeau @Contrepoints

Depuis Oxford, Royaume-Uni

La crise clôt-elle le débat Hayek-Keynes?

J.M. Keynes et F.A. Hayek

Mardi, quatre éminents économistes débattront de la  façon de répondre aux désordres financiers actuels. La réunion, qui sera télévisée, aura lieu à la London School of Economics, et sera ouverte au public.

Ce sera le dernier round d’une longue bataille. En 1932, F.A. Hayek et J.M. Keynes se sont affrontés dans les colonnes du Times sur la question de la résorption des récessions par la dépense publique – un affrontement reproduit quasiment à l’identique par leurs disciples dans les pages du courrier des lecteurs du Financial Times et du Sunday Times, l’année dernière. La plupart du temps, ce sont les keynésiens qui ont eu la main – sans doute parce que les gouvernements, de même que les universités qu’ils financent, voient spontanément d’un bon œil les doctrines qui justifient les dépenses de l’État.

Le krach de 2008 a donné raison à la théorie de l’école autrichienne d’économie, qui avait prédit avec exactitude une telle crise du crédit dans des termes remarquablement précis. Pourtant, la réponse officielle, y compris  par des gouvernements a priori de centre-droit, a été massivement keynésienne. « Les hommes d’action qui se croient parfaitement affranchis des influences doctrinales sont d’ordinaire les esclaves de quelque économiste passé », comme le disait Keynes lui-même [1]. Jamais ces mots n’ont été plus pertinents qu’appliquer à la période actuelle et, à leur insu, à ses propres disciples.

C’est paradoxal : au moment où ils ont le plus manifestement perdu la bataille, les keynésiens ont une mainmise quasi-totale sur les politiques publiques. Ce n’est que lorsque nous verrons le prix à payer sur le long terme des politiques menées actuellement – étatisme, sclérose, inflation et faillite – que leur emprise idéologique pourra enfin être desserrée.

Keynes était célèbre pour sa nonchalance au sujet de cet inconvénient. « À long terme, disait-il, nous serons tous morts. » Mais ce n’est pas vrai. Ou du moins, ce n’est pas vrai pour ceux d’entre nous qui, contrairement à Keynes, avons des enfants.

Sur le web.

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Note :
[1] J.M. Keynes, Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie, chapitre 24, 1936.

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Voir aussi :
Sur Contrepoints-TV : Hayek vs Keynes : le combat du siècle


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