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Wikimédia : revue de presse (XVII)

Publié le 23 juillet 2011 par Pierrotlechroniqueur

Il y a un (trop long) moment que je n'ai pas réalisé de revues de presse (je devrais être lynché pour cet oubli, couplé à une certaine paresse naturelle particulièrement développé maintenant que l'été pointe le bout de son nez...). Je vais donc tâcher de me sortir les doigts du remédier à mes coupables carences, d'autant plus que j'ai remarqué certains événements assez significatifs qui ont été relevés par les médias.

L'actualité qui a fait le plus couler d'encre virtuelle est la condamnation à 25 000 € d'amende de Hi-Media pour avoir enlevé le nom d'un concurrent sur la page "micropaiement" (Le Monde, mais aussi de nombreux autres médias, comme PC inpact, Le Figaro, 20 minutes, 01net, rtl.be, etc. en ont parlé). Cette information avait ému le bistro du 5 juillet, notamment du côté des patrouilleurs qui suppriment les liens externes inappropriés. Pourtant, il me semble que le détail le plus important dans cette affaire n'est pas Wikipédia en soi, mais le conflit entre concurrents. Un contributeur lambda ne risque donc rien à supprimer des informations inappropriées sur Wikipédia du moment qu'il n'est pas en conflit d'intérêt. Je tiens cependant à rappeler une nouvelle fois que contribuer sur Wikipédia n'exonère pas de ses responsabilités civiles, voire pénales. La justice, elle l'a déjà montré par le passé (par exemple avec l'affaire Anh Đào Traxel), peut enjoindre la Wikimedia Foundation à communiquer les adresses IP des contributeurs en vue d'une identification physique : le dénigrement, voire la diffamation, sont ainsi répréhensibles, il est important de souligner que le placement sous licence libre des contributions, licence qui, à ma connaissance, n'a jamais été reconnue par la moindre juridiction, n'empêche pas le droit commun de pleinement s'exercer. Je voudrais aussi souligner un effet collatéral peu désirable pour Wikipédia de ce jugement : en sanctionnant le concurrent pour avoir attenté à la "visibilité" de la société plaignante, le tribunal de commerce considère indirectement l'article Wikipédia comme constituant un support publicitaire. Ce que tout Wikipédien qui se respecte ne saurait décemment accepter...

De nombreux médias (L'Express, PC Inpact, rtl.be etc.) ont également parlé de la notation imposée par la Foundation sur les articles de la Wikipédia anglophone. Je ne reviendrai pas dessus, ayant déjà fait un billet complet à ce sujet.

Les sites numerama.com et actualitte.com se moquent gentiment d'une autre initiative de la fondation, les fameux "boutons wikilove", allant jusqu'à parler d'"acné" et comparer avec les boutons "j'aime" de Facebook ou Google. Il faut dire qu'il est absolument ridicule de considérer que la diminution du nombre de contributeurs serait exclusivement dûe à une mauvaise ambiance. C'est partiellement vrai, mais il faut aussi mettre en cause la difficulté croissante de la technique (cette prise de décision en est l'exemple flagrant), le manque de rigueur de manière générale dans la construction de l'encyclopédie (multiplication des ébauches, des articles sur des faits divers, etc.), et probablement d'autres causes plus difficiles à déterminer.

Plusieurs sites (01net, ZDNet, OZAP) relèvent les instructions données par la direction de l'AFP à ses journalistes, dont notamment l'interdiction d'utiliser Wikipédia. On peut doucement sourire à ces conseils, au vu du nombre d'articles pillés ça et là par les journalistes à diverses occasions (surtout les biographies récupérées pour les nécrologies, ce qui évite aux journalistes le laborieux "rafraîchissement de viande froide"). Cependant, Wikimédia France aurait pu éviter de se ridiculiser en citant un exemple où pour le coup... le copieur était Wikipédia.

Pour finir cette revue de presse, je reprendrai un article de Rue89 à propos des fameux "Livres Groupe", cet éditeur qui, dans le strict respect de la licence avouons le, imprime des articles de Wikipédia par thème pour les vendre. D'aucuns considèrent, probablement à juste titre, que c'est une escroquerie car les acheteurs potentiels ne sont pas suffisamment informés ; et de fait, certains ont commandé ces "œuvres" (répertoriées sur Google Livres) pour tenter de sourcer des articles avant de tomber des nues. On ne le dira jamais assez donc, méfiez vous des sources potentielles, surtout quand leur auteur n'est pas indiqué ou leur provenance douteuse, il n'y a rien de pire qu'un article qui paraît sourcé, mais est en fait auto-sourcé.


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