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Amy Winehouse : le "cannibalisme" des médias

Publié le 25 juillet 2011 par Marine8888

La déchéance et la mort d'une chanteuse outrancière, décalée  mais tellement talentueuse est du pain béni pour certains médias en quête de sensations, qui plus est en période estivale. Plaire à un lectorat qui aime plus le sang et les larmes que la force de l'art ? Certaines informations valent sans commentaire en excès... quelques mots suffiraient à en faire passer l'émotion. Mais certains offrent un bel hommage à cette comète qui rejoint les stars Janis Joplin, Jimi Hendrix, Jim Morrison, Brian Jones et Kurt Cobain qui a 27 ans s'en sont allés chanter ailleurs.

Mais j'avais plutôt en vue, un article signé de la plume d'Arnaud Robert, bien sous tous rapports, paru dans le quotidien Le temps ce lundi. Il effleure le sujet avec juste ce qu'il faut d'informations pour éclairer le lecteur. Il évoque également le rôle des médias prédateurs de vies chaotiques, fouillant le passé jusqu'à en dénicher le plus petit travers. Même s'il n'hésite pas à reprendre un extrait de tabloïd anglais, l'aveu en forme de prétérition reste salutaire.

Quelques extraits pour ceux qui n'auront pas le temps d'aller le lire :

"C’est en 2008, une autre époque. Elle concourt pour le titre du meilleur album de l’année, aux Grammy Awards. Face à Justin Timberlake, Rihanna, Beyoncé, la trinité américaine des nouvelles voix soul, produites en série par une industrie qui cherche une renaissance aux musiques noires. Les trois autres sont beaux, passent l’essentiel de leur temps libre dans des salles de gym et prennent tous l’allure de la subversion sans jamais se risquer à la démesure. Et Amy Winehouse débarque, de Londres. Dans une minuscule robe de satin noir, les cheveux en chignon dopé, le bord des yeux prolongés indéfiniment d’un trait de reine égyptienne et une pluie de tatouages sans ordre, sur des bras en baguette chinoise."

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"En général, les médias se repaissent de la déchéance, en scrutent les détails les plus scabreux, après l’apogée."

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"Ce n’est pas l’obscénité qui frappe. Mais la légèreté avec laquelle chacun a considéré cette maladie de l’addiction, tournée en divertissement, qui permettait aux paparazzi d’en vendre les stigmates. Beaucoup d’entre nous, il y a quelques semaines, ont regardé les extraits pitoyables de cet ultime concert serbe où Amy Winehouse ne pouvait que mimer, en titubant, le miracle de chanteuse qu’elle avait été."

L'exercice journalistique de la nécro trouve difficilement son équilibre. Trop souvent, il prend la forme d'un panégyrique sur une vie en forme de pitch, la loi du genre.

Les ventes des albums de la jeune femme au fameux chignon crêpé ont été multipliées par 37 de vendredi, veille de sa disparition, à samedi, juste après l'annonce de sa mort. Elle n'est plus là pour apprécier.

Pour rire un peu : l'indéracinable Jean-Pierre Pernaut en un mois de JT de 13h sur TF1 condensé à travers un certain regard.... qui pourrait donner à croire que l'animateur/journaliste ne possède que très peu de vocabulaire... : www.youtube.com/watch?v=vTxDv_rOOOI&feature=player_embedded

Laffaire DSK, un cas d'école journalistique, me lasse juqu'à l'écoeurement.


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