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Publié le 26 juillet 2011 par Toulouseweb
PeopleArnaud Lagardčre : l’arbre qui cache la Foręt.
Ce n’est pas la peine de feuilleter le dernier numéro de Paris Match, de tourner attentivement les pages de l’hebdomadaire Elle, de scruter le Journal du Dimanche ou d’écouter Europe 1 jour et nuit : nulle part vous ne trouverez les photos romantiques d’Arnaud Lagardčre et Jade Foręt qui défrayent actuellement la chronique et propulsent le site YouTube vers de nouveaux sommets d’audience. De ces côtés-lŕ, celui des titres Lagardčre, c’est le silence radio le plus absolu. Ce n’est pas davantage la peine de se précipiter vers le Relay H le plus proche : on n’y vend pas Le Soir Magazine, supplément hebdomadaire du grand quotidien belge, dont la diffusion de va pas au-delŕ des frontičres d’outre- Quiévrain. En revanche, il suffit de visiter le site lesoir.be ou, bien sűr, celui de YouTube, pour découvrir la belle histoire d’amour entre l’homme d’affaires multimillionnaire et le top model soudain sorti de l’anonymat.
Ce ne sont pas des photos volées, loin de lŕ. Entre deux prises de vues, une maquilleuse procčde ŕ quelques rapides retouches de coiffure, elles-męmes immortalisées, rien de tout cela n’étant secret. Pas męme discret. Bien sűr, il n’y a lŕ rien de bien méchant et, pourtant, cette non-information met trčs mal ŕ l’aise le groupe Lagardčre (prčs de 8 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2010), et, par contamination, le complexe militaro-industriel européen EADS tout entier. Ce n’est pas la peine de tenter de fermer les yeux, d’invoquer la sacro-sainte séparation entre vie privée et publique, d’affirmer que cette amourette relčve exclusivement de la presse People. Rien n’y fait, la soudaine arrivée de Jade Foręt sur le devant de la scčne dérange, perturbe, interpelle.
Pourquoi ? Parce que Lagardčre détient 7,5% du capital d’EADS et attend patiemment la premičre occasion de s’en dessaisir (mais il faudrait tout d’abord que le cours en bourse reprenne des couleurs) et surtout parce que Arnaud Lagardčre, en application d’une gouvernance franco-allemande plus stricte qu’il n’y paraît ŕ premičre vue, entend bien se saisir de la présidence d’EADS l’année prochaine. Mais, de toute évidence, sans conviction, sans vraie motivation.
Avant Internet et YouTube, l’incident n’aurait pas dépassé un petit cercle d’initiés. Aujourd’hui, il devient instantanément mondial, prend des allures d’accident industriel et provoque de ce fait d’innombrables dommages collatéraux. Par exemple aux Etats-Unis oů les uns et les autres, collets montés comme il se doit, se souviennent du triste sort réservé ŕ Harry Stonecypher aprčs une relation sentimentale Ťinappropriéeť ou encore celui de Phil Condit qui avait fâcheusement tendance ŕ Ťwomanizeť, terme intraduisible mais parfaitement explicite. L’overdose était proche (et le reste) ŕ l’intervention de DSK, alors que survient cette tempęte dans un verre d’eau aux conséquences encore imprévisibles.
Il y a peu, nous écoutions attentivement Sean O’Keefe évoquant avec conviction les ambitions ŕ long terme d’EADS sur le marché américain. Nous prętions attention –comme toujours- aux propos soigneusement construits de Louis Gallois sur l’avenir du groupe, nous tendions l’oreille ŕ la moindre intervention de Tom Enders, patron d’Airbus. Et, du jour au lendemain, nous voici obligés de partir ŕ la recherche du supplément hebdomadaire du journal Le Soir, soudainement hissé au rang de média d’audience mondiale.
Sans préjuger de la suite de l’affaire, de toute évidence, mieux vaut procéder sans attendre ŕ une Ťanalyse ť des faits limitée ŕ un second degré librement consenti. Paris Match et le Journal du Dimanche, il n’y a gučre, ont vidé leur rédacteur en chef pour cause de dérive Ťpeopleť impliquant le sommet de l’Etat, lŕ oů Arnaud ne compte que des amis. Et, ces jours-ci, le męme Paris Match annonce avec fierté que Kate et William, tout d’abord, Albert et Charlčne, ensuite, lui ont permis de passer le cap du million d’exemplaires vendus. Arnaud et Jade auraient-ils fait aussi bien ? Nous ne le saurons jamais : leur soudaine apparition devant les paparazzi n’était pas prévue par la gouvernance d’EADS mais bannie d’entrée par Lagardčre/Hachette-Filipacchi. Tout bien réfléchi, mieux vaut en rire qu’en pleurer !
Pierre Sparaco - AeroMorning

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