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Poème.

Par Ananda

LES ASCENSEURS.

Désespérants, les ascenseurs,

on croit toujours qu'ils nous conduisent

qu'ils nous conduisent

au paradis

lorsqu'ils montent,

c'est une erreur...

Ils nous déposent en des couloirs

impersonnels, aseptisés,

presque déserts ou traversés

de groupes de gens sans regard.

Ils nous abandonnent au mitan

d'un vide blanc et lumineux

aux méandres lisses, glissants,

aux coudes où patine

la vie.

Alors penaud

l'on redescend

pour n'avoir plus à traîner là

sur les linoléums brillants

et froids qui maintiennent les murs

à distance de façon que

la lumière oblique et ténue

puisse pulser tout à son aise;

on fuit le crissement, le cri

solitaire du caoutchouc

des semelles au contact du sol

et les métalliques échos

des rambardes parfois frôlées

l'on fuit ce qu'on croyait trouver

le coeur dilaté par l'espoir

d'une quête aux contours brumeux

et c'est à nouveau

l'ascenseur

en sens inverse, cette fois

qui plonge

comme une défaite...

*

N'habitons-nous pas

l'ascenseur

et-je-monte-et-puis-je-descends

mouvement entre terre et ciel

qui nous ballade sans répit

dans son hésitation

nomade ?

Patricia Laranco.


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