Allez, il faut que je revienne sur les décisions prises lors du sommet des chefs d’Etat, ou de gouvernement, du 21 juillet 2011 qui donnent clairement à l’Etat hellène de véritables chances de redressement. Quels sont les points clés de cet accord ? Notons d’abord qu'un nouveau programme de soutien public à la Grèce est décidé, d’un montant de 109 milliards d’euros et qui sera assuré par le FESF (Fonds européen de stabilité financière) et la Commission européenne. A cela devrait s’ajouter la contribution du Fonds monétaire international (30 à 40 milliards d’euros). En parallèle, les conditions financières appliquées à la Grèce sont assouplies : allongement à 15 ans minimum et 30 ans maximum de la maturité des prêts, assorti d’un moratoire de dix ans. Réduction des taux d’intérêt de 4,5% à 3,5% en moyenne. Le Portugal et l’Irlande bénéficieront des mêmes aménagements. Ensuite, pour la première fois, le secteur privé sera mis à contribution avec un engagement sur la base du volontariat : la proposition, qui émane de l’IFI (Institut de la finance internationale) indique une participation substantielle : 135 milliards d’euros sur la période 2011-2019. Elle recouvre le rollover de titres contre des obligations à 15 ou 30 ans à des conditions nettement plus favorables que celles du marché. L’idée est bien sûr d’alléger le poids de la dette. Deux remarques par rapport à cette décision : elle ne devrait pas entraîner un « évènement de crédit » ni de déclenchement de CDS (Credit Default Swap) sur la dette grecque et ensuite, ces différentes opérations vont aboutir à une perte en valeur actuelle nette de 21% des portefeuilles de dettes grecques.
Mais pour les agences de notation, ceci est clairement un défaut de paiement et elles n’ont pas tardé à réagir. C’est le sens des annonces de Moody’s et de Fitch. Autre point, le « buy back » (le programme de rachat de la dette grecque) : le FESF financerait l’Etat grec qui pourrait racheter ainsi sa propre dette à un prix décoté. La réduction de la dette qui pourrait en découler est évaluée à 12 milliards d’euros.
Au global, et contrairement aux réactions ineptes des ténors socialistes du style « on aurait du aller plus vite » (ben voyons), « on aurait du aller plus loin » (bien sûr) et patati et patata, ces mesures vont dans le bon sens pour éteindre l’incendie. Pour mémoire, cet incendie a pour point de départ des comptes falsifiés par l’Etat grec et une dette insoutenable dont les Grecs sont les seuls responsables.