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Le communautaire de Trois-Rivières à la Belgique

Publié le 26 juillet 2011 par Raymondviger

Aux trois pivots, La résolution de conflits

Deux intervenantes de l’organisme trifluvien Aux trois pivots se sont rendues en Belgique pour présenter leur approche de résolution de conflits à une soixantaine de Belges. Mandatées par le Regroupement des organismes de justice alternative du Québec (ROJAQ), Denise Caron et Evelyne Leblanc reviennent avec dans leurs bagages des façons de faire progresser la médiation au Québec.

Anne Lamothe, Tour d’y voir   Dossier Communautaire

La ressource en justice alternative Aux 3 pivots existe depuis 1983 et intervient notamment auprès des jeunes de 12 à 17 ans ayant commis des infractions au code criminel. «C’est lorsque l’adolescent a commis une faute grave et se retrouve devant les tribunaux qu’il est important de tenter un rapprochement avec la victime. En Belgique, les ententes entre les jeunes contrevenants et les victimes sont entérinées par les juges. Ici, les juges sont peu sensibilisés à la médiation. Il faudrait faire bouger les choses et impliquer les juges et les procureurs dans le processus, car c’est eux qui sont en première ligne,» indique Evelyne Leblanc.

Au Québec, les membres du ROJAQ sont d’ailleurs très ouverts à l’innovation. À preuve, au cours de la dernière année, les groupes oeuvrant en justice alternative ont réajusté leur tir en s’inspirant de la méthode d’intervention de l’américain John Umbreit dont l’approche privilégie d’abord le dialogue. La formation donnée en Belgique était axée sur cette façon de travailler. «L’important pour nous est que les deux interlocuteurs établissent une bonne communication. C’est eux qui choisissent comment régler leur conflit. Notre rôle est de favoriser les rapprochement», poursuit Mme Leblanc.

La résolution de conflits

Les intervenantes québécoises ont invité leurs confrères belges à voir la résolution de conflits avec une autre paire de lunettes. «Nous leur avons présenté une nouvelle approche de résolution de conflit en faisant des mises en situation. En jouant plusieurs rôles, les personnes se rendent compte que l’on réagit différemment en fonction de nos expériences de vie face à un conflit.», affirme Mme Leblanc.

En Belgique, les médiateurs considèrent essentielle la signature d’entente entre les deux parties. Ici, les intervenants préconisent plutôt une communication étroite et les résultats sont concluants, même si les deux interlocuteurs n’ont pas signé d’entente formelle. «Au Québec, nous insistons davantage sur la rencontre préparatoire. Nous nous assurerons d’abord que les deux personnes entreprennent la démarche pour les mêmes raisons.  Nous devons nous assurer qu’ils se comprennent bien, car parfois le niveau de langage est différent d’une personne à l’autre. Nous les incitons à trouver une solution gagnante pour les deux», explique-t-elle.

Cette méthode implique des modifications au niveau du déroulement de la médiation notamment la présence de deux médiateurs n’est plus requise, une seule suffit. «En étant deux, nous pouvions partager nos impressions sur la rencontre, mais certains participants trouvaient plus difficile d’établir le dialogue car ils étaient intimidés», souligne-t-elle.

De Trois-Rivières à la Belgique

Les formatrices de l’organisme trifluvien se rendent en Europe depuis une quinzaine d’années pour échanger avec leurs collègues français, suisses et plus récemment belges. En France, la hiérarchie est beaucoup plus présente dans les différents secteurs d’activité, ce qui influence grandement le travail des intervenants en médiation. «Le principe d’égalité entre les personnes n’est pas respecté et ça crée des embûches et de l’incompréhension. Comme il y a une loi sur la médiation, il y a des médiateurs partout, même dans les hôpitaux. Certaines intervenantes en milieu hospitalier font face à des médecins qui refusent de s’asseoir avec les patients, le rapport de force étant à leur avantage, ils estiment que leurs pratiques n’ont pas à être remises en question», déclare Mme Leblanc.

La boutique de droit et justice alternative

En septembre 2000, l’organisme de justice alternative de Trois-Rivières a mis sur pied La Boutique de droit. Afin de mettre en place cette initiative, Aux trois pivots s’est inspiré de divers projets en cours dans différents pays, puisqu’il n’y avait aucun service de ce genre au Québec, voire même au Canada. Les intervenants de la Boutique offrent des services à la population du grand Trois-Rivières et de la MRC des Chenaux.

La Boutique de droit propose des mécanismes conviviaux de résolution de conflits. Ceux-ci donnent la possibilité aux parties impliquées dans une situation conflictuelle de discuter, de s’expliquer et de participer à la résolution «à l’amiable» de leur situation. Les citoyens peuvent régler leurs conflits de façon constructive avant qu’ils soient pris en charge par les systèmes légaux.


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