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[Europe - Pharmafieux] L’Office européen de lutte antifraude enquête sur le Médiator – EurActiv France

Publié le 27 juillet 2011 par Yes

Nouveau rebondissement dans le scandale du Médiator. En février dernier, les députées européennes, Michèle Rivasi et Eva Joly (Europe Ecologie/Verts-ALE) ont saisi l’office européen de lutte anti-fraude (Olaf) dans l’affaire du Médiator. Selon les parlementaires, l’agence européenne du médicament (AEM), qui aurait du se saisir de l’affaire de ce médicament dès 1999, a été le théâtre de conflits d’intérêts.

« Avoir confiance »

Une requête auprès de l’Olaf est normalement traitée sous trois semaines au maximum. Cinq mois après leur demande, les eurodéputées ont finalement été entendues. L’Olaf a indiqué avoir ouvert une enquête sur d’éventuels conflits d’intérêts au sein de l’AEM, vendredi 22 juillet, dans un e-mail adressé à Michèle Rivasi. “L’Olaf a bien vu qu’il y avait conflit d’intérêts. Le fait que le tribunal français ait besoin de l’expertise européenne a conforté l’office”, a déclaré la députée jointe par EurActiv.fr.

Entre temps, le Parlement européen a reporté l’octroi de la décharge de l’AEM pour cause de dysfonctionnement. En clair, les parlementaires ont refusé, pour le moment, de valider les comptes de l’agence pour l’année 2010.

« Le fait que deux parlementaires saisissent l’AEM était une première. Je veux que nous ayons une agence européenne du médicament dans laquelle nous puissions avoir confiance sur le contrôle des médicaments et le suivi des effets secondaires. Si ce sont les laboratoires pharmaceutiques qui ont le pouvoir, ce n’est pas la peine d’avoir une agence européenne », a ajouté Michèle Rivasi.

Le Mediator, médicament pour diabétiques en surpoids prescrit aussi comme coupe-faim, a été commercialisé dans plusieurs pays européens, dont la France, pendant plus de trente ans. Depuis 1998, plusieurs enquêtes font état d’effets secondaires graves directement liés à la prise du produit. Ce dernier a été retiré du marché espagnol en 2003 et italien en 2004. La France est l’un des derniers pays à l’avoir interdit en novembre 2009.

« Complaisance »

Selon Michèle Rivasi, l’AEM aurait dû se saisir du Médiator dès 1999 après un rapport italien dénonçant les risques de ce produit sur le marché des médicaments.

Les deux députées européennes soupçonnent l’agence européenne de « complaisance » avec le laboratoire Servier, qui a commercialisé le Médiator. Il y aurait eu, selon elles, un conflit d’intérêts entre l’agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) et l’agence européenne. Au sein de l’organigramme de l’AEM, les deux parlementaires notent la présence de nombreux représentants français de l’Afssaps et de l’Etat français.

Si le conflit d’intérêt est avéré, l’enquête peut déboucher sur une saisine des autorités disciplinaires de l’AEM, un recouvrement financier ou un renvoi aux autorités judiciaires nationales.

En France, deux informations judiciaires contre X pour “tromperie aggravée” et “homicides et blessures involontaires” ont été ouvertes dans le dossier du Médiator.

Clémentine Forissier

L’Office européen de lutte antifraude enquête sur le Médiator | Social | L’Europe avec EurActiv France.


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