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Marseille-Provence

Publié le 28 juillet 2011 par Toulouseweb
Marseille-ProvenceRyanair défie Air France sur son propre terrain.
En octobre, Air France mettra en place, non sans mal, sa premičre Ťbaseť provinciale, Marseille-Provence, oů elle basera quelques A320, des pilotes et PNC volontaires, dans une tentative méritoire de réductions de ses coűts. Cette initiative, qui concernera une quinzaine de lignes, sera accompagnée d’une offre tarifaire nouvelle, Ťlow costť, avec de premiers prix ŕ 50 euros pour un aller simple.
Dans le męme temps, Ryanair, aprčs avoir violemment claqué la porte et soi-disant quitté Marseille, revient par une porte dérobée et annonce l’inauguration de sept lignes nouvelles pour un total de 14. En d’autres termes, Ryanair défie Air France sur son propre terrain, dans certaines limites tout au moins dans la mesure oů quelques destinations seulement sont communes aux deux rivaux. Reste le fait que Marseille va ainsi prendre l’allure d’un véritable laboratoire, Ťvraieť low cost pure et dure contre compagnie trčs traditionnelle qui cherche ŕ entreprendre une délicate mutation.
Courageusement, Air France a choisi d’ignorer le précepte selon lequel on naît low cost mais on ne le devient pas. Il faudra observer le résultat sur le terrain, sachant que la compagnie française entend bien préserver sa qualité traditionnelle. Y compris dans les détails : sičges attribués, journaux gratuits, boissons offertes, etc. Męme s’ils sont volontaires, les navigants concernés suivent le mouvement en traînant des pieds ou, pour deux syndicats minoritaires de pilotes, mčnent un combat d’arričre-garde contre la concrétisation de cette mini révolution. Le puissant SNPL, pour sa part, a approuvé l’opération, mais d’une courte majorité.
Il y aurait lŕ matičre ŕ débat métaphysique : la direction d’Air France a compris, tardivement, qu’il lui fallait impérativement réagir contre Ryanair, EasyJet et quelques autres, pour éviter de perdre une bonne partie de son trafic court-courrier. Les navigants, pour leur part, éprouvent toutes les peines du monde ŕ suivre le mouvement, enfonçant la tęte dans le sable pour mieux ignorer que les temps ont changé. De plus, c’est ŕ Ryanair qu’Air France se heurte frontalement, plus qu’ŕ d’autres intervenants, c’est-ŕ-dire ŕ la plus virulente de toutes les low cost que rien ne fait dévier de sa course ŕ la croissance. Elle en veut toujours plus et elle y arrive.
Une preuve supplémentaire en est donnée, cette semaine, par ses résultats du premier trimestre de l’exercice 2011/2012. Le nombre de passagers transportés, 21,3 millions, a progressé de 18%, le chiffre d’affaires a fait un nouveau bond en avant de 29% ŕ 1,15 milliard d’euros et le bénéfice net se monte ŕ 139,3 millions d’euros. Ces chiffres sont tout simplement ceux d’une grande prospérité, obtenus grâce ŕ un dynamisme commercial aussi exceptionnel qu’au premier jour.
Ainsi, pendant 48 heures, jusqu’ŕ ce soir minuit, Ryanair propose un million de sičges ŕ 9,99 euros, un tarif applicable ŕ des voyages ŕ effectuer en octobre. Autre innovation, sur certaines lignes, la compagnie irlandaise va proposer davantage de confort, c’est-ŕ-dire des rangées de sičges légčrement plus espacées, moyennant un supplément de 10 euros. Tous les moyens sont bons, en effet, pour accroître la recette unitaire.
Michael O’Leary et sa garde rapprochée se disent convaincus que le potentiel de croissance de Ryanair reste considérable, que le cap des 100 millions de passagers annuels est en vue, ce qui suppose une nouvelle expansion de la flotte. Un petit nombre de Boeing 737-800, commandés il y a plusieurs années, doivent lui ętre livrés prochainement mais, ensuite, il lui faudra ŕ nouveau passer commande d’appareils supplémentaires.
C’est ŕ ce propos qu’intervient une information qui déroute : l’intéręt de Ryanair pour l’avion chinois Comac C919, actuellement en cours de développement, ne relčve peut-ętre du simple coup de pub : une délégation de Ryanair pourrait se rendre en Chine en novembre prochain tandis qu’est confirmée l’existence d’un protocole d’accord prévoyant des Ťdiscussionsť qui pourraient mener ŕ une commande de 200 C919 livrables ŕ partir de 2018. Info ou intox ? Tout est possible ! D’autant que les dirigeants de Ryanair viennent de réaffirmer leur souhait de briser le duopole Airbus-Boeing. Déjŕ, ce protocole d’accord avec Comac sonne comme un sérieux avertissement, plus particuličrement en direction de Boeing. La conclusion est connue : avec Ryanair, on ne risque pas de s’ennuyer !
Pierre Sparaco - AeroMorning

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