SONG FOR MAGALI
Elle était celle qui défroissait les nuages
Celle qui apprivoisait le soleil
Celle dont les orteils ramassaient les îles
Celle qui se blottissait contre le vent
Elle avait une tête de palmier
Et l’œil profond comme un songe
Ses bras coulaient le long des fleuves
Elle avait des seins de sirène
Et des pépites dans les yeux
Et elle portait la terre dans son ventre
Je l’avoue elle était une femme
Elle avait l’odeur du pain
Le goût des abricots mûrs
Et elle prêtait ses jambes aux rivières
D’où venait-elle
Je ne sais pas
Je crois qu’elle venait de la liberté
Je crois qu’elle dressait des colombes
Je crois qu’elle portait les vêtements de la mer
Et qu’elle savait parler aux vagues
Je m’en souviens
Comme elle jonglait avec son corps
Comme elle brodait les mots
Comme elle gonflait la lune
Elle était celle qui jouait de la guitare avec les lianes ou les varechs
Celle qui ravaudait le drapeau du ciel
Elle était celle qui était
Faugas
Le 22 juillet 2011