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Albert a quitté définitivement la partie

Publié le 29 juillet 2011 par Ansolo

Malgré son âge (93 ans), il restait habitué à ses parties de belote, à une des tables du Fair Play, son bistrot. Mais ce n'est pas tant pour ses parties de cartes que pour celles qu'il a disputé sur le pré d'abord, au sein du SU Agen, puis dans les couloirs de la Fédération française de rugby qu'Albert Ferrasse restera dans les mémoires.

Le bonhomme, qui aura tenu les rênes de la FFR pendant près d'un demi-siècle (de 1968 à 1991), laisse derrière lui une belle carrière de joueur, puisqu'il compte un titre de champion de France (1945) et une coupe de France (la même année). Associé à son ami Guy Basquet, autre figure légendaire du cru, il régna sur Armandie jusqu'en 1985 comme joueur puis président du SUA.

Mais plus encore que sa carrière de joueur, c'est évidemment son passage à la Fédération qui en fera un monument du rugby Français. Et comme tous les monuments, il a ses admirateurs et ses détracteurs. 

Pour les uns, Albert Ferrasse sera, pour l'éternité, celui qui impulsa de manière décisive la création de la Coupe du monde de rugby. C'est par son action que les instances dirigeantes internationales, très conservatrices, acceptèrent finalement, en 1985, d'organiser cette compétition dont ils ne voulaient pas, craignant (assez justement) qu'elle serait un facteur de remise en cause du sacro-saint amateurisme. Albert Ferrasse a également été à l'origine de la Fondation qui porte son nom et qui agit en faveur des grands blessés du rugby et des orphelins que ce sport, malheureusement, provoque parfois.

Pour ses détracteurs, Albert Ferrasse restera un président de fédération controversé, qui aura imposé ses choix de manière autoritaire, qu'il s'agisse des dirigeants ou de la composition du XV de France. Les supporters de plusieurs clubs ont en tête quelques noms de joueurs qui n'ont pas eu la chance qu'ils méritaient. Et les anathèmes de "Bebert" étaient sans recours. Il se brouilla même avec son grand ami Guy Basquet (un autre "gros pardessus"), après l'élection mouvementée de Bernard Lapasset en 1991.

Albert Ferrasse a donc quitté la partie, sur la pointe des pieds, lui qui avaient plutôt tendance à les mettre dans le plat quand il l'estimait nécessaire. Le temps effacera sans doute les aspérités de sa carrières et laissera dans l'ombre les polémiques qu'il a pu susciter, pour conserver l'image d'un homme dont la truculence et le caractère auront marqué durablement le paysage rugbystique Français.


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