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Roms : qu'est-ce qui a changé depuis un an ?

Publié le 30 juillet 2011 par Quiricus
Roms : qu'est-ce qui a changé depuis un an ?Flash-back. 18 juillet 2010 : une cinquantaine de gens du voyage attaquent la gendarmerie de Saint-Aignan, dans le Loir-et-Cher, pour protester contre la mort de Luigi Duquenet, 22 ans, recherché pour vol et tué la veille par un gendarme affirmant qu'il avait forcé un contrôle. Dix jours plus tard, le 28 juillet 2010, le chef de l'Etat tient à l'Elysée une réunion sur les "problèmes que posent les comportements de certains parmi les gens du voyage et les Roms ". Le 30 juillet, soit il y a tout juste un an, dans un discours particulièrement musclé sur la sécurité, Nicolas Sazrkozy  demande au ministre de l'Intérieur de "mettre un terme aux implantations sauvages de campements de Roms", jugés comme "des zones de non-droit qu'on ne peut pas tolérer en France". Et de fixer un objectif : le démentèlement de 300 campements en trois mois. 

 Le discours trouve rapidement sa traduction juridique dans une circulaire du ministère de l'Intérieur qui provoque aussitôt la colère de Bruxelles, puisqu'elle cible expressément une communauté ethnique. La circulaire a finalement été remplacée. Contre les accusations d'atteinte au droit à la libre circulation dans l'espace Schengen, le gouvernement avait affirmé que son action relevait de la lutte contre l'insécurité et les atteintes à l'ordre public, arguant d'une délinquance de nationalité roumaine en très forte hausse. Parallèlement, Paris a engagé des discussions à Bucarest en vue d'une "mobilisation commune" pour endiguer les allers-retours de Roms roumains en France et travailler au niveau européen à leur insertion. Un an après, quelle est la situation pour les Roms en France ?
 Selon des chiffres fournis par le ministère de l'Intérieur, 9.300 Roumains et Bulgares ont été expulsés de France en 2009, 9.529 en 2010 et 4.714  au premier trimestre 2011. Les trois quarts des campements illicites ont été démantelés. L'ex-ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, avait évoqué le nombre de 741 camps illicites recensés en juillet 2010.
 Selon les associations, malgré ces expulsions, le nombre de Roms vivant en France reste stable, autour de 15.000 personnes, dont la moitié sont des enfants. "Les Roms permettent à l'administration d'atteindre ses objectifs d'expulsion des étrangers. On sait que ça ne sert à rien, que les gens reviennent mais on continue malgré le coût humain et financier", déplore Damien Nantes, de l'association Hors la rue. Tout comme Médecins du Monde selon qui, les expulsions restent "sans effet" sur le nombre de Roms présents en France, où "reviennent rapidement" les familles reconduites.
 Quant aux campements, "ils se reconstituent" mais ils sont "plus cachés et plus difficiles d'accès aux associations", ajoute Damien Nantes. "Les procédures d'expulsions et les intimidations policières ont eu un réel effet sur la précarisation des populations : changement de lieux de vie dans l'urgence, insalubrité et surpopulation des nouveaux squats, perte des effets personnels et des documents officiels, limitation des déplacements, perte des revenus", déplore MdM. La multiplication des évacuations de camps a aussi des répercussions préoccupantes sur la santé de leurs occupants, selon l'ONG, qui expérimente depuis six mois un dispositif de "médiation sanitaire" entre des familles Roms et les structures médicales existantes. Pour les associations, les évacuations de campements réduisent également à néant les efforts d'intégration des familles. "Elles sont davantage préoccupées par la défense de leur camp que par nos cours de Français

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