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Reliable Man, Pour Moi, Méandre

Publié le 30 juillet 2011 par Altim58

 

Trois façons pour devenir "classique"
En général, les chevaux qui suivent le programme de préparatoires vers les classiques et qui parviennent au sommet sont ceux qui ont montré du potentiel à 2 ans. Mais ce n'est pas toujours le cas.  
Chez les 3 ans, il existe une catégorie de chevaux qui surgissent un peu tardivement au printemps, parfois sans panache, d'autres fois en faisant impression et qui subitement se révèlent comme de futurs champions. De par leurs origines, leur croissance s'est faite par touches successives. Leur entraineur sait que la patience et l'observation de leur comportement minutieux de leurs galops ne permet aucune faute d'appréciation, et surtout aucune brusquerie dans les travaux demandés. En la matière, précipiter trop tôt ces chevaux dans le bain de la
compétition pourrait gommer le potentiel qui sommeille en eux.
Dans cette catégorie, le lauréat du Jockey Club RELIABLE MAN est un exemple probant. Engagé à 2 ans à Fontainebleau, puis à 3 ans dans une course B, il fera en fait ses débuts à Saint-Cloud en avril sur 2000m dans la catégorie de base en affrontant un lot fourni de chevaux ayant déjà couru (un signe qui ne trompe pas). Dés le départ, Gérald Mossé lui a demandé un effort et l'a placé derrière les animateurs, avec à l'évidence l'optique de gagner. Ce qu'il a fait en produisant une vive accélération aux 400m. La fois suivante, face à quatre autres poulains, il mettra un peu de temps à se cadencer, mais une fois lancé, il apparaissait qu'il en avait encore sous les fers. La suite, on la connaît.
Il en est d'autres qui débutent à 2 ans moyennement comme ce fut le cas de POUR MOI. Il a débuté à Fontainebleau à 2 ans au mois de septembre, comme pour RELIABLE MAN, face à des chevaux qui avaient déjà couru, avec Damien Mescam, apprenti chez André Fabre (c'est le fils de Didier Mescam, deux fois cravache d'or en obstacle dans les années 80, et qui est mort d'une chute à l'entraînement en 1999). Mal parti, son jeune jockey l'a maintenu à l'arrière puis, dans la ligne droite, alors qu'il n' y avait pas le passage,  lui a fait faire quelques diagonales peu académiques, ne sachant quelle option choisir, déboîter, revenir vers la corde, et finalement le laissant dérouler à dix longueurs du lauréat.
Pour sa seconde sortie, dans une B, il s'est imposé en battant un Lellouche qui venait de bien gagner à Compiègne. Ce qui était le signe d'un bon cheval, mais pas de quoi voir en lui un champion.

A 3 ans, il  fait sa rentrée dans le prix La Force et comme à son habitude, il est mal parti, et Mickael Barzalana lui a demandé un effort à mi-parcours pour se mettre dans le sillage de BARAAN. Ensuite, constamment sur son mors, l'encolure de biais, avant attaquer la ligne droite, il n'a pu que suivre BARAAN et STAROS sans pouvoir les dépasser. Le cas typique d'une performance difficile à juger, eu égard à son  parcours.
Ce n'est que dans le prix Greffuhle,  bien qu'il soit bien parti mais qu'il ait encore fait des manières, qu'il va faire étalage de sa classe, étant monté à l'arrière et dépassant ses adversaires avec une facilité déconcertante, ce qui sera en fait une répétition du scénario qui sera appliqué à Epsom, avec en bonus un jockey exalté debout sur ses étriers avant le passage du poteau.
En tout cas, il est bien signé par son père, caractériel à souhait, mais un concentré de classe pure. Mais un incident de parcours sera toujours possible avec lui, et il ne sera pas toujours simple pour son jockey de dompter cette énergie brute sur 2 minutes 30 et il n'est pas sûr que la libération de cette énergie se fasse au moment opportun, soit trop tôt, soit trop tard.

Une chose est quasiment certaine. A priori, il ne courra pas beaucoup. L'objectif sera le prix Niel puis l'Arc, puis direction le haras, à moins que Michael Tabor tente avec lui une année 4 ans, comme il l'avait fait avec HURRICANE RUN avec plus ou moins de réussite. J'en doute.
MEANDRE, c'est pas vraiment un tardif, mais on peut dire qu'il a mis du temps avant de parvenir à maturité. D'ailleurs, André Fabre n'y croyait pas trop car il ne l'avait pas fait engager dans les classiques.
Quatre sorties à 2 ans, pas une victoire, une fin de course intéressante lors de sa deuxième sortie, puis une course chaotique à Maisons-Lafitte dans une B. Ce n'est que lors de sa troisième sortie qu'il a montré un peu quelque chose mais qu'il n'a pu confirmé la fois suivante à Compiègne sur un terrain vraiment défoncé.
Pour sa rentrée à 3 ans, il a tracé une belle ligne droite en terminant derrière  KADOU, un pensionnaire de Jean-Claude Rouget (une énigme pour moi d'ailleurs que ce poulain talentueux qui a ensuite gagné deux fois à Nantes n'ai pas été vu à un meilleur niveau, bien qu'il ait été engagé dans le prix de Guiche). Il est ensuite tombé sur INOUBLIABLE puis a enchaîné deux victoires en montrant (enfin) dans le prix de l'Avre de quoi il était vraiment capable, à priori si tant est qu'il daigne s'employer à fond.
En résumé c'est le genre de cheval dont on imagine aisément de faire courir à 4 et 5 ans, tant il est possible qu'il puisse progresser encore, mais on ne peut être certain à l'avance qu'un jour il rechigne à produire le moindre effort.


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