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Case départ de Thomas Ngijol, Fabrice Eboué, Lionel Steketee

Publié le 31 juillet 2011 par Leunamme

Régis est employé de mairie, vit dans un joli petit pavillon et vise une carrière politique. Métis, marié à une française, il se veut intégré et rejette non seulement ses origines, mais a aussi un comportement agressif avec les autres immigrés noirs ou roms, de conditions plus modestes que la sienne. Joël, quant à lui, sort de prison. Il vit chez mère d'origine sénégalaise avec sa fille d'une dizaine d'année. Petite frappe sans envergure, il se sert de l'accusation de racisme à toutes occasions. Joël et régis vont découvrir qu'ils sont demi-frère, à l'occasion de la mort de leur père et d'un voyage pour les funérailles de celui-ci, aux Antilles. Ils reçoivent pour tout héritage l'acte d'affranchissement qui a donné la liberté à leurs ancètres esclaves. Peu reconnaissants, ils déchirent le document. Vexée par leur réaction, une vieille tante un peu vaudou, les transporte par magie en plein 18 ème siècle, en Martinique.

Au départ, j'y allais à reculons, m'attendant à une de ces pochades humoristique dont le cinéma français regorge, basée sur un casting quelques bons mots et une absence totale de scénario. Au final, j'ai passé une bonne soirée. Certes, certains clichés ne sont pas évités, notamment sur le mauvais garçon de banlieue. Mais dans l'ensemble, ce qui ressort, c'est une réelle volonté d'être didactique, de dénoncer sans juger, et surtout d'essayer de faire rire.

C'est d'ailleurs cela qui fait polèmique aux Antilles : peut-on rire de n'importe quoi, et notamment d'une chose aussi horrible que l'esclavage. La même question qu'avec la Shoah. A titre personnel, je considère que oui, on peut rire de tout, tout dépend comment on le fait, et surtout à qui on s'adresse. "Case départ" permet par le biais de la comèdie de toucher un public jeune, peu au courant de ces questions historiques. En 1 heure et demi, ils vont être confronté à la question de l'esclavage, soit plus que pendant toute leur scolarité. Rien que pour cela, ce film est utile.

Du point de vue cinématographique, le scénario présente quelques faiblesses, et si Fabrice Eboué et Thomas Ngijol sont de bons comiques de One-man Show, ils ne sont pas encore de bons réalisateurs, de bons metteurs en scène. Qu'à cela ne tienne, l'ensemble est plaisant, est surtout, il y a deux scènes qui font mouche : celle de la dispute entre Régis et Joël, où le premier justifie les acquis de la France républicaine et laïque, inventrice des Droits de l'homme, quand le second rappelle les responsabilités de la France dans la colonisation ou la collaboration, deux postures, et toute l'ambiguité de notre est résumée. La seconde scène est celle où ils sont sauvés par un marchand juif et commence alors avec celui-ci une joute verbale pour savoir qui des noirs ou des juifs a le plus souffert. Moment drôle et réjouissant qui rappelle qu'il n'y a pas concurrence entre les drames.

Bref, si vous n'avez pas envie de vous prendre la tête, si vous avez des enfants jeunes, ce film est excellent pour entreprendre une discussion avec eux sur un sujet difficile.

Sur le sujet :

Bel Balawou conseille le film, même s'il ne l'a pas trouvé drôle.

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