Un suspect aux arrêts suite à l'Incident de Mandjou

Écrit par Cameroon Tribune   

Le présumé assassin, Nouhou Djibo, 28 ans, a été débusqué dans la nuit du 27 au 28 juillet 2011.
L'affrontement ethnique entre Mbororo et Gabya, provoqué par un accident de moto le 20 juillet, va vers son dénouement. Le bouclage de la ville de Mandjou, chef-lieu de l'unité administrative du même nom, située à une dizaine de kilomètres de Bertoua, a été fructueux. La pêche de la nuit du 27 au 28 juillet a permis de mettre la main sur un homme suspect, le nommé Nouhou Djibo, âgé de 28 ans, actuellement gardé à vue dans une cellule de la légion de la gendarmerie de Bertoua, sous instructions du procureur de la République. C'est un repris de justice qui a déjà passé six mois en prison pour vol simple. Lors de cette interpellation, les éléments de force de maintien de l'ordre et de la sécurité, qui ont conjointement mené l'opération, ont relevé des indices compromettants dans la maison de ce jeune homme, Mbororo, de teint brun : une gandoura tachetée de sang, cachée sous son lit. Des écorchures, blessures aux genoux, aux coudes et au front ; des éléments corroborant la chute du piéton percuté par le motocycliste Gbaya, mortellement poignardé le 19 juillet, aux environs de 20 heures. Nouhou a passé deux jours en brousse avant de revenir en ville, terrassé par la famine. La victime, Bigoum Alphonse, a été enterrée dans la journée du 30 juillet, selon la stricte tradition Gbaya. En présence du préfet du Lom et Djerem, Peter Mbu et de ses collaborateurs. Le gouverneur Adolphe Lele Lafrique et son état-major s'étaient rendus le 29 juillet au domicile de défunt pour consoler la famille et apporter le réconfort du gouvernement.

La perquisition de la ville de Mandjou a aussi permis de ratisser large et de mettre la main sur quelques individus dépourvus de carte nationale d'identité. 156 individus ont ainsi été interpellés et gardés à vue dont une dizaine de Centrafricains et Congolais, en situation d'immigration clandestine. Parmi eux, il y a même un évadé de prison, remis aussitôt en taule. La fouille a également permis de saisir un arsenal d'objets dangereux : 1093 couteaux ; 67 motos sans pièces ; 35 machettes ; une dizaine de flèches, de lance ; des centaines de gourdins et bâtons, une centaine d'appareils électrogènes, sans propriété... Le tout sécurisé au commissariat du 4e. L'exploitation de ces objets et personnes a commencé depuis vendredi.

Rappelons que le gouverneur de la région de l'Est est descendu sur le terrain le 20 juillet pour calmer les esprits et appeler les deux communautés, prêtes à se livrer la guerre tribale, à la retenue. Après la série de réunions présidées, Adolphe Lele Lafrique a pris la décision de lancer le couvre-feu sur la ville de Mandjou, quadrillée par les hommes en tenue depuis le 20 juillet 2011. Ces mesures ont abouti aux résultats probants : la sérénité semble de retour, les deux communautés ont pris langue sous l'égide du sous-préfet Avom Dagobert, pour combattre le déficit de dialogue entre elles. Une messe œcuménique est prévue ce jour dans la ville pour conjurer les mauvais esprits et tourner cette triste page. Les autorités indiquent que le couvre-feu sera levé incessamment.