Magazine

La gendarmerie veille

Publié le 02 août 2011 par Laurelen
La gendarmerie veille Voilà les faits, bruts de décoffrage.

Je suis bénévole chez Emmaus depuis six mois. Fin juin, un compagnon espagnol se fait virer de la communauté. Je lui propose de s'installer dans la maison que je loue jusqu'au 15 juillet puisque je deviens propriétaire. Je lui propose en outre, au noir puisque je suis une mauvaise citoyenne, de réaliser des travaux d'aménagement rémunérés. Les jours passent, rien n'avance. Le compagnon achète quelques matériaux qu'il stocke et ne s'occupe plus de rien. Parallèlement, il invite ses potes dans mon pavillon que je continue à payer pour lui et remplit les lieux de marchandises volées chez Emmaus.

A bout de nerf, je lui demande de stopper les travaux qu'il n'a d'ailleurs pas commencés et de quitter les lieux. Refus tout net. Il me demande 1 800 euros de "dommages et intérets" et refuse de s'en aller. Je ne peux même plus déménager mes cartons et la peur s'insinue dans mes veines.

Je vais à la gendarmerie. C'était lundi dernier. Une brigade de déplace dans mon ancien chez moi. Constate que le compagnon est enfermé à clé. S'enchaîne alors devant mes potes forces de l'ordre une discussion sur la "rançon" à verser pour obtenir la paix. Je précise alors aux gendarmes que je leur dois bien le prix d'une douche et d'une fenêtre qu'il a acheté pour moi. Soit 300 euros. J'accepte de verser 800 pour qu'ils déguerpissent.Travail au noir... qui n'a jamais eu lieu. Le gendarme "en chef" a l'air de trouver tout cela très normal...

Entre temps le compagnon m'a rendu les clés. A pris son argent. S'en est allé. Mais chez moi, je constate le vol de milliers d'euros de matériel de kite surf.

Je retourne donc à la brigade. Et retombe évidemment sur le "bleu" de la dernière fois, un petit chef tout imbu de son autorité villageoise. Qui me tance vertement. Et me dit que toute cette situation se retournera contre moi puisqu'il y a suspicion de travail au noir... Que le procureur saura faire la part des choses... Avec tellement d'insistance dans le verbe que je me sens de moins en moins victime, de plus en plus coupable. Coupable d'avoir fait confiance. Coupable d'avoir voulu exécuter quelques travaux négociés hors contrat.

Je me fâche, sans déborder du cadre (insulte à agent dépositaire etc., ça va vite...) mais suffisamment pour me le mettre à dos. Il m'explique en gros que si je porte plainte, l'affaire me retombera dessus. Me parle sans ménagement, et sans sortir du cadre lui non plus, sait adopter un ton cassant, voire humiliant. J'en ai les larmes aux yeux. Et je lui dis : vraiment, monsieur, vous manquez d'humanité".

J'ai vu ses yeux changer de couleur, ses traits se figer. Alors que je partais en le remerciant pour la chaleur de l'accueil, il m'a juste recommandé de ne plus me trouver sur son chemin avec mon scooter sans plaque, sous peine d'une amende en bonne et due forme.

Les victimes sont décidément trop lourdes à porter. C'est mieux quand on les culpabilise. Tellement bon de s'essuyer les pieds sur autrui quand on est assez gradé pour asseoir une piètre autorité. J'adore ce pays peuplé de petits chefs arrogants qui ne vous donnent qu'une envie, se faire justice soi-même.

Enfin, moi, ce que j'en dis, c'est comme ce que j'en pense....

FL.

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Laurelen 224592 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog