Pour mes amis - qui se reconnaîtront
Nous sommes tous la somme de rêves
(d’heur[ts] et vœux) contradictoires :
tel/le voudrait vivre de son art, en autarcie, beau rêve anar !
Tel/le autre ne sait quand pleurer, ou s’il faut rire aux larmes.
Tel/le peut être Guillaume (ou Guillaumette),
ou moins Conquérant ou plus dilettante…
Chacun espère, et voit sa voie où il la trouve,
se trouve mieux - ou il naît pas…
Ouvre les yeux quand il fait noir, les ferme dès que vient le jour.
Ouvre son cœur et son esprit à un être-ange – et…
quel beau diable ?
Chacune abrite en soi la foudre, et l’eau, la sève, et l’air.
Chaque être est un, indivisible, et tant (étant), vraiment multiple !
Et ce savoir rend nostalgique d’un temps (rêve - ô lu)
où la vie/la mort, nature et culture, force et faiblesse
coexistaient, où ce qui blessait tuait vite,
où l’on ne prétendait maîtriser Tout ou - rien : l’espace immense,
le sauvage et l’animal, l’art et la matière…
D’un temps qui a passé, englouti par
trop de raison, de cartésianisme à la con ;
un temps passé - pourtant présent
dans nos rêves fous, bien trop grands,
de tout saisir (ce texte itou !),
de tout capter, tout définir, tout expliquer…
- Que tant de vanité fait chier !
Appelons de nos vœux quelque futur
moins audacieux/faramineux,
quelque futur à taille humaine
qui respecte les dimensions
que Sternberg, déjà, releva :
terrien, t’es rien !