Comme chaque année durant la période estivale, une actualité inexistante fait se morfondre pléthore de scribouillards stagiaires dans les rédactions. Et ceux-ci de se rabattre plus que jamais sur Twitter afin de nous faire part de leur médiocrité en 140 caractères. Chez Brave Patrie, les journalistes expérimentés en profitent pour traiter des dossiers de fond. Ici, réparer l’injustice médiatique abominable faite aux blogueuses, ces patriotes ignorées.
Ces femmes hyperconnectées – le bon Internet restant une activité domestique, les Webmobiles réservés aux femmes de petite vie – investirent d’abord leur héritage dactylographe sur les forum de Doctissimo pour les plus intellectuellement averties. Les autres devaient se consacrer à la culture de potagers en Flash afin de pratiquer virtuellement – c’est-à-dire sans fatigue ni besoin d’expérience d’aucune sorte – le viril et séculaire travail de la terre. Puis vinrent les blogs.
Elles ne furent qu’une poignée à coloniser ces territoires en accord avec les vraies valeurs défendues par la Brave Patrie, à savoir les blogueuses beauté, les blogueuses cuisine et enfin, une frange tout à fait méconnue des blogueuses féministes.
Les blogueuses beauté
Souvent injustement moquée, la blogueuse beauté [1] possède un rôle social majeur au sein d’une société patriote. En effet, celle-ci présente, enseigne et commente toute une série de trucs, astuces et autres recettes de grand-mère pour réussir une épilation ou un maquillage sophistiqué, se coiffer à la dernière mode ou se muscler discrètement les fesses sur un siège de bureau. Cela s’accompagne idéalement d’une promotion délicieusement brutale des derniers produits de l’industrie pharmaceutique en faisant fi – et avec raison – des détestables logorrhées moralisatrices des éco-terroristes bobos du samedi soir ; comme si l’on devait placer le confort immérité de lapins ou de rats de laboratoire devant la nécessité sociale et familiale de voir sa femme sentir la pêche blanche de Tasmanie.
Outre que ces blogueuses participent vigoureusement au soutien de la consommation française, et donc de la croissance nationale, elles aident grandement à faire de nous des maris heureux. Ainsi que des pères fiers de leur fille qui si elle s’applique convenablement, pourra être mariée à l’un de vos collègues de bureau, soit un patriote comme vous, menant en raison de sa maturité un train de vie confortable. Véritables ambassadrices assumées de la superficialité féminine, de cet esprit et de ces préoccupations féminines par essence purement matérialistes, elles sont à glorifier au Panthéon bleu blanc rouge car c’est avec ces jeunes filles et ces femmes, qui savent rester à leur place et surtout publiciser leur exemple auprès une foultitude perméable de leurs paires, que l’on bâtit une Nation respectée.
Les blogueuses cuisine
Assurément les plus délicieuses des femmes patriotes. Qu’elles soient de la génération doctissimo ou de la suivante, toutes contribuent elles-aussi à la régénération de la Patrie. Certes, nombreuses sont ces jeunes filles à se complaire dans l’utilisation de la langue anglaise avec par exemple les inévitables cupcakes. Que le Brave Patriote se hérisse de ce dévoiement langagier, rien que de plus normal. Qu’il se rassure. Ce ne sont là que de féminines pulsions naturelles ; ce désir irrépressible d’être hype ou branchée se trouve n’être que le glacis d’une indépendance fantasmée sur le fond traditionnel de l’état de bonne épouse et de bonne mère qui ne vit que pour préparer de bons petits plats pour son homme avant que de se faire sauvagement prendre par ce dernier. Car la cuisine reste une activité éminemment féminine [2].
Certes, l’homme participe à l’acte alimentaire comme chasseur en ramenant ses prises au foyer. Cette réalité millénaire explique cette aberration que constitue le travail féminin et les dégâts qu’il peut provoquer en Occident. La femme elle, ne doit pas travailler à l’extérieur, elle est la nourricière, la porte-mamelles indispensable qui transforme les prises en plats comestibles. Se pose donc la question des blogs cuisine tenus par des hommes, car on peut en trouver ici ou là… Tous sont tenus par des homosexuels torturés par un besoin malsain – pour ne pas dire pédophile – de compenser une maternité impossible à combler par les voies légales. Cela entraîne alors chez ces individus un risque d’obésité accru, contre lequel certains d’entre eux luttent en fréquentant assidument les salles de sport. L’épidémie mondiale d’obésité frappant une grande partie de notre planète trouverait donc son origine dans le mal homosexuel.
Les blogueuses féministes
A priori ennemies indéfectibles de la France, les blogueuses féministes ont leur rôle à jouer dans la reconstruction de la Patrie, à condition naturellement de les biens savoir lire et de guider tout un chacun dans l’appréhension de leurs blogs. S’il fallait désigner un archétype de la blogueuse féministe patriote, il conviendrait de faire tonner 21 fois le canon pour célébrer la créatrice de Vie de Garces. Alors que les cadres de l’Education Nationale se targuent de numériser l’enseignement en fournissant les ZEP islamisées en TBI et autres gadgets électroniques, la simple consultation suivie du commentaire éclairé de ce site remplacerait avantageusement bien des cours d’éducation civique.
En quoi un portail concentrant des anecdotes de garces autoproclamées consistant pour la plupart à énoncer avec satisfaction qu’elles ont trompé leur petit ami serait-il socialement et bravepatriotiquement indispensable ? Tout simplement parce qu’il est le témoignage non instrumentalisé qu’une femme « libérée », c’est-à-dire émancipée du joug nécessaire du Pater Familias, est forcément une personne profondément malsaine, sujette aux trahisons les plus viles et faisant finalement de ces attitudes un art de vie dégénéré. Par sa vertu de pédagogie du contre-exemple, ce site ne peut être vu que comme le véhicule d’une efficacité redoutable qui suscitera un élan réactionnaire nécessaire dans notre société.
Notes
[1] A ne pas confondre avec la blogueuse mode qui n’est autre qu’une Marie-couche-toi-là inféodée à la confection asiatico-trotskyste et aux lobbies homosexuels mondialisés.
[2] Qu’il soit clair qu’il n’est ici question que de cuisine, de nourrir sa famille. L’art de la gastronomie est quant à lui réservé aux chefs cuisiniers, donc à des hommes.