Aux grands maux les grands moyens
L'Afrique du Sud abritant 70% de la population mondiale des rhinocéros, le gouvernement a décidé de réagir. Pour aider les rangers du parc Kruger à lutter contre le braconnage, devenu de plus en plus violent et de mieux en mieux organisé, des soldats de l'armée nationale ont été déployés.
Suite à la mort de 40 rhinocéros au mois de mars, surnommé " le pire mois de toute l'histoire du parc Kruger pour les rhinocéros" par les militaires, il était nécessaire d'inverser la tendance. Depuis le déploiement de l'armée en avril dernier, le nombre de tués a chuté à 30 en avril, 15 en mai et 2 seulement en juin. C'est la première fois que la tendance s'inverse depuis 2007.
Des tueries qui alimentent le marché asiatique en poudre de corne
Dès cette année, la traque des rhinocéros blancs et noirs n'avait cessée d'augmenter. Et pour cause : la demande en corne de rhinocéros explose. Recherchée par les collectionneurs pour en faire des ornements, ou utilisée en médecine traditionnelle asiatique pour ses prétendues vertus médicinales, cette protubérance qui sert de défense est souvent le seul trophé récupéré par les braconniers.
Pour Alona Rivord, porte-parole de l'association écologiste WWF, "la récente flambée du braconnage a été attribuée à l'augmentation de la demande au Vietnam, où certains praticiens ont fait courir la rumeur que la corne de rhino était efficace dans le traitement du cancer". Grande importatrice, la Chine avait pourtant officiellement interdit son utilisation à des fins médicales.
Des études ont montré que la kératine, matière qui entre dans la composition des cornes de rhinocéros (la même que dans les ongles humains), n'a aucune propriété médicinale.
Si les rhinocéros ne sont aujourd'hui plus en sûreté, l'armée sud-africaine veille désormais.