La reconnaissance faciale rendue possible par Facebook a déplu aux autorités allemandes chargée de la protection des données. Davantage que le procédé lui-même, c’est son application par défaut qui selon l’Agence allemande, enfreint la législation européenne.
L’agence allemande a ainsi adressé un courrier à Facebook, l’accusant d’enfreindre la législation européenne sur la protection des données et de ne pas respecter la vie privée. « N’importe quelle compagnie doit d’abord demander si l’utilisateur veut que ses données soient stockées ou non. Facebook ne donne que la possibilité de se retirer (opt out) », déclare Johannes Caspar, le directeur de l’agence cité par Le Monde qui explique également : « On est en train de construire ce qui est vraisemblablement la plus grande base de données biométriques d’individus au monde. Sur les 75 milliards de photos téléchargées sur le site, 450 millions de personnes ont d’ores et déjà été « marquées » (identifiées), selon les chiffres donnés par Facebook. On peut donc estimer que 1.000 marquages par seconde sont effectués. »
Pour M. Caspar, les risques inhérents à une telle accumulation de données biométriques sont immenses. « Imaginez que vous êtes à une terrasse de café et que quelqu’un vous prend en photo avec son portable et poste le cliché sur Facebook, argue-t-il. Des milliers de personnes peuvent savoir dans quel café vous êtes allé, à quel moment et avec qui vous étiez. On peut imaginer quelles conséquences ce système aurait pu avoir sur les opposants lors des révolutions arabes. »
Le site internet « évalue » les visages de ces personnes, en faisant appel à des critères biométriques, en les encadrant et appelle l’utilisateur à cliquer sur le nom de la personne concernée. Les données sont alors transmises au réseau social.
Est-ce que les utilisateurs de Facebook supporteront longtemps autant de polémiques autour de leur vie privée ? Google+ pourrait être une solution alternative …
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Qu’est-ce que la vie privée ?
La notion de vie privée, impliquant celle de « respect de la vie privée », inconnue des Anciens et ignorée au Moyen Âge est une catégorie de pensée moderne, qui accompagne l’invention de la modernité politique. Il s’agit là de catégories politique et juridique, donc, qui sont relativement récentes dans l’histoire de l’humanité. Ces notions proviennent de l’existence de l’État moderne à partir du moment où celui-ci, pour définir l’espace de liberté laissé à l’individu, implique la distinction entre État et société civile. Soit la distinction entre espace public et espace privé, et encore entre vie publique et vie privée. Elle suppose des droits accordés aux individus, qui sont exprimés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, et, pour l’Europe, par la Convention européenne qui en reprend les grands principes.
Cette notion peut être résumée par la phrase de Soljenitsyne « notre liberté se bâtit sur ce qu’autrui ignore de nos existences ».