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Repos pour l'homme au bonnet rouge

Publié le 06 août 2011 par Doespirito @Doespirito

IMG_1232 On ne peut pas le rater quant on quitte la Nationale 10 pour rentrer dans Saint-André-de-Cubzac. Au centre d'un rond-point sordide, une sculpture de dauphin bondissant avec, dans sa gueule, un bonnet rouge reconnaissable entre tous. La coiffe des bagnards de Toulon est l'emblème du célèbre commandant Cousteau, enfant du pays enterré dans le cimetière tout proche.
IMG_1245 Si la tombe de Jacques-Yves Cousteau n'est pas vraiment discrète, elle n'est pas la seule à en imposer par ses dimensions. Dans le cimetière communal de cette ville-dortoir de Bordeaux, les fortunes locales affichent orguilleusement leurs tombeaux de quatre mètres de large. Ici, l'expression «Mourir plus haut que son cul» se justifie pleinement. Avec sa notoriété planétaire, le Commandant Cousteau, qui occupe avec ses aïeux un caveau familial gigantesque, aurait pourtant plus de raison de s'afficher que ces hobereaux éphémères tombés dans l'oubli.
IMG_1226 Petit-fils d'un pharmacien (du côté maternel) et d'un notaire (du côté paternel), fils d'un avocat international, Jacques-Yves Cousteau est né au 83 de la rue Nationale, le 11 juin 1910, juste au dessus de l'officine de son grand-père. Il a découvert la mer dans les calanques de Marseille et le monde sous-marin à Toulon, dans les rochers du Mourillon.
C'est ici, en effet, en 1936, avec de lunettes de plongée Fernez très rudimentaires, et en apnée, qu'il a observé ses premiers bancs de mulets et développé la passion qui l'occupa toute sa vie. Les lunettes lui avaient été prêtées par Philippe Tailliez, officier de marine passionné de sport sub-aquatique et qui venait de rassembler tous les éléments (lunettes de plongée, palmes de propulsion, scaphandre léger) permettant au scaphandrier de remiser définitivement son antique combinaison avec casque à grille et ses semelles de plomb…
Cousteau Ne manquait qu'un détendeur miniaturisé en bakélite pour réguler le débit des bonbonnes d'air avec la respiration : Cousteau et l'ingénieur Gagnan co-déposèrent le brevet lucratif sept ans plus tard, en 1943. En attendant, Cousteau, Tailliez et un troisième larron, Dumas, autoproclamés les trois Mousquemers, multiplièrent les plongées pour améliorer leurs appareils. Mais si ce saut technique considérable libérait enfin le plongeur en le rendant autonome, c'est la production d'images des fonds marins qui fit découvrir ce nouveau monde au grand public et qui rendit mondialement célèbre Jacques-Yves Cousteau.
Affiche-1 En 1942, il tournait en apnée, avec ses deux compères son premier documentaire, "Par dix-huit mètres de fond". En 1943, ce fut “Epaves” et les révélations des trésors engloutis. Puis il enchaîna huit films avant le fameux "Monde du silence", documentaire choc qui décrocha la Palme d'or à Cannes en 1955 et initia des dizaines de vocation de plongeurs. Au total, Cousteau a tourné plus de 130 films en parcourant mers, fleuves et lacs à la rencontre des fonds les plus incroyables et des bestioles les plus pittoresques, faisant rêver des générations par la magie des aventures de l'infatigable Calypso, de l'hilarante soucoupe plongeante, du truculent Jojo le mérou ou de l'immarcescible Falco.


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