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Le Frapru et le logement social

Publié le 06 août 2011 par Raymondviger

Front d’action populaire en réaménagement urbain

Le Frapru et le gouvernement

Le FRAPRU est sans doute un des organismes ayant monté le plus souvent aux barricades pour les personnes à faible revenu. Après un quart de siècle de revendications, ce groupe communautaire est devenu un incontournable pour toutes les questions touchant le logement social au Québec.

Anne Lamothe  Dossier Communautaire, Itinérance

Le FRAPRU a été créé en 1978 par un comité de citoyens du Centre-Sud de Montréal pour établir un rapport de force avec le gouvernement en matière de logement. D’abord, des besoins ont été ciblés du côté de la rénovation urbaine, principalement pour défendre les programmes fédéraux, provinciaux et municipaux ayant pour but de permettre aux gens de demeurer le plus longtemps possible dans leur quartier.

Dès le début des années 80, le FRAPRU amorce un premier virage, et devient l’ardent défenseur du logement social que l’on connaît. François Saillant qui a pris la coordination quelques mois seulement après la fondation de l’organisme explique ainsi ce virage: «Déjà, sous le gouvernement péquiste, on avait des signes inquiétants pour l’avenir des HLM (habitation à loyer modique), car l’État voulait se tourner vers l’aide à la personne au lieu d’apporter une allocation au logement. Nous avons décidé de surveiller de plus près les visées de l’État pour ne pas que les personnes à faible revenu soient brimées dans leurs droits.»

Le Frapru et le logement social

Il y a 20 ans, l’appellation logement social était méconnue. Non seulement le FRAPRU en a fait son fer de lance, mais il a veillé à l’inculquer aux paliers de gouvernement fédéral et provincial. Aujourd’hui certaines municipalités ont également ajouté le logement social parmi leurs priorités.

Depuis sa fondation, l’organisme a intensifié sa force de frappe. À ses débuts, six groupes membres provenant de Montréal, Québec, Sherbrooke et Verdun se penchaient sur les orientations. Aujourd’hui, le FRAPRU compte près de 90 membres associés dont une trentaine de membres participants. «En 1986, nous avons voulu élargir nos appuis. Même si les groupes associés n’ont pas le droit de vote, ils nous font partager leur expertise dans leur domaine respectif. C’est un moyen pour nous de nous développer.»

Au fil des années, le conseil d’administration a constaté que pour que la concertation soit judicieuse, il fallait laisser aux groupes leur autonomie dans l’action. Selon le coordonnateur, des organismes ayant des missions différentes ou complémentaires peuvent cohabiter sous un même regroupement. «Une coopérative et un HLM n’ont pas toujours les mêmes intérêts au sein du regroupement. Nous ne pouvons pas leur demander de poser les mêmes actions que nous, mais la présence de chacun a sa raison d’être.»

Le Frapru et les coupures du gouvernement

Durant toutes ces années, le FRAPRU s’est rendu sur la place publique pour dire non aux coupures d’allocations au logement annoncées par le gouvernement provincial et il a été entendu. Plus récemment, il s’est battu pour faire retirer dans la loi la possibilité que les assistés sociaux soient saisis à la source pour le paiement de leur loyer.

Les actions revendicatrices de l’organisme ont porté fruits: «Le Québec est le seul endroit en Amérique du Nord et au Canada où le pourcentage des revenus consacré au loyer est évalué à 25%. Ailleurs, il atteint 30%,» indique M. Saillant.


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