Magazine Politique

Le temps des choix

Publié le 06 août 2011 par Careagit
Dans la torpeur d’une nuit d’aout, l’agence de notation S&P aura réveillé, à coup sûr, quelques âmes vacancières. Dans la nuit de Vendredi à Samedi, elle a dégradé la note des États-Unis d’Amérique, première puissance économique mondiale de AAA, à AA+ avec surveillance négative qui ouvre la porte a une autre dégradation plus tard dans le temps.
Wall Street va danser dès Lundi, pour sûr. Et dans son sillage, toutes les bourses mondiales. Les conséquences sont multiples. Je ne vais pas ici m’attarder sur chacune d’entre elles. Je n’ai pas la compétence pour les lister de manière exhaustive et ces aspects seront probablement expliqués à maintes reprises sur les blogs spécialisés ou ailleurs.
De toute manière ce n’est pas moins la nouvelle en elle-même que les réactions qui me font réagir. Déjà, ici ou là, aux États-Unis comme en France, les divers courants politiques prennent position. Toutes, ou presque, détiennent LA solution du problème. Réduction drastique des dépenses pour les uns, adaptation de la fiscalité – notamment patrimoniale – pour les autres… Le marché est ouvert et il faut attirer le chaland en criant plus fort que l’autre. Pitoyable.
Ce qui me semble le plus inquiétant dans cette histoire c’est bien le calendrier choisit par S&P pour annoncer la nouvelle. Eté 2011, quelques mois avant de nombreuses échéances électorales majeures. L’agence fait ici fi de tout pragmatisme dans son analyse et dans son appel a l’unité nationale pour régler le lourd problème de la dette. Car la vérité devrait être toute autre. D’union nationale il n’y aura pas. Ni aux États-Unis, ni ailleurs (chez nous). Le problème s’érige au contraire en arme politique ultra efficace pour tous les opposants qui ne rêvent que de remettre la main sur le pouvoir. Peu importe la note attribuée pour les républicains, par exemple, qui se sont empressés d’utiliser l’argument contre l’establishment de Barack Obama.
Fort de cette situation a priori insoluble. Les divers courants politiques américains, mais aussi européens doivent prendre urgemment conscience de la nécessité de bouger et d’arrêter une position de principe sur ces questions de déficits publics et de dettes publiques.
Le plafond est désormais atteint et nous sommes, nous aussi, français, face au risque notoire de dégradation. Nos politiques, d’une incompétence crasse sur ces questions depuis plusieurs décennies, doivent cesser sur le champ les affrontements politiciens et s’accorder sur un point majeur : Faire de la question de la dette et du déficit public la tête de pont de leurs ambitions en présentant des programmes équilibrés budgétairement visant à échéance plus ou moins proche la réduction de la dette.
Les questions politiques viendront ensuite. Faut-il taxer les riches ? Les flux financiers ? Faut-il réduire drastiquement les dépenses publiques ? Lesquelles ? Comment ?
La priorité donnée à ces questions revêt du politique. Le choix de la solution apportée au problème revêt du peuple.
Avec ces événements, les peuples occidentaux doivent cesser de croire à la toute puissance politique qui s’est construite, depuis tant d’années, sur l’endettement et la bienveillance des investisseurs. Bas les masques, il est temps de passer à la caisse.
Taxer les riches ou réduire les dépenses, la question ne se pose pas aujourd’hui. Tenter d’y répondre dès aujourd’hui c’est l’assurance – à la manière des États-Unis – de n’obtenir que des bribes de consensus. Le temps politique n’est pas au consensus.
Le temps politique est à l'affrontement, le choix d’une solution plutôt qu’une autre, le choix d’une société plutôt qu’une autre.
Un choix démocratique.

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Careagit 102 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines