Pater

 

“Pater”, long-métrage d'Alain Cavalier

Avec Alain Cavalier, Vincent Lindon

Une année durant, Alain Cavalier et Vincent Lindon, l'un cinéaste et l'autre comédien, se sont vus, rencontrés, et filmés, l'un président et l'autre premier ministre, à la fois dans la vie et dans une fiction. Telle est la trame scénaristique du dernier long-métrage d'Alain Cavalier (Alain Fraissé, de son vrai nom) - “Le Combat dans l'île“, “L'Insoumis“… -, aujourd'hui âgé de 79 ans, et qui passe de l'autre côté de la caméra, aux côtés de Vincent Lindon, dans ce qui se veut un film d'auteur sur la vie politique, et le pouvoir.

Chef d'entreprise, Vincent Lindon se voit proposé le poste de premier ministre, par le président de la République, pour faire passer une loi sur le salaire maximum au niveau national, ainsi que toute une série de mesurettes symboliques. Le projet de réforme rencontre une forte opposition, et le premier ministre nommé, ne parvient pas à rassembler la majorité des députés derrière lui. Ayant le sentiment de ne pas avoir été soutenu dans une juste mesure, Vincent Lindon démissionne et se présente à l'élection présidentielle contre le président, contraignant celui-ci à concourrir une nouvelle fois, alors que son énergie décline. L'espace-temps est ainsi meublé par le jeu des deux protagonistes, qui sont suivis dans leur quotidien, en intérieur, du choix d'une cravate ou d'un costume dans leur garde-robe, aux confidences en solitaire devant la glace. Dans un décorum se satisfaisant de quelques appartements personnels - dont celui du cinéaste -, ce sont discussions préparatoires autour d'une bonne table, et scènes de répétition en huit clos, entre le président et le premier ministre - cobaye qui a accepté de se soumettre à une expérience de laboratoire.

Alain Cavalier s'essaye à une sorte de docu-fiction, où la politique tient surtout lieu de cadre métaphorique, pour un résultat qui laisse dans l'expectative et fait travailler l'imaginaire, mais qui reste divertissant, en dépit de certaines longueurs…