La réhabilitation de l’environnement pollué par l’exploitation pétrolière dans la région de l’Ogoniland, au Nigéria, pourrait s’avérer être la plus large et longue opération de nettoyage au monde, nécessitant la décontamination de l’eau, de la terre, et de l’ensemble des écosystèmes tels que les mangroves, selon le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE).
Vue aérienne de l'Ogoniland montre du pétrole flottant à la surface de l'eau.
Une nouvelle étude scientifique, réalisée par le PNUE, estime que la pollution provenant de plus de 50 ans d’exploitation pétrolière dans la région a pénétré les sols et l’environnement extrêmement profondément.
« L’industrie pétrolière est un secteur clé de l’économie nigériane depuis plus de 50 ans, mais de nombreux Nigérians l’ont payé très cher, comme cette évaluation le souligne », a dit jeudi le Directeur exécutif du PNUE, Achim Steiner, à l’occasion de la publication de l’étude.
« Le projet offre un modèle pertinent de la manière dont l’industrie du pétrole et les autorités publiques pourraient fonctionner de façon plus responsable en Afrique », a-t-il ajouté.
L’étude est sans précédent, souligne le PNUE. Sur une période de 14 mois, l’équipe du PNUE a examiné plus de 200 sites, 122 km d’oléoducs, examiné plus de 5 000 dossiers médicaux et engagé plus de 23 000 personnes lors de réunions communautaires locales. Au total, plus de 4 000 échantillons ont été analysés, y compris l’eau de 142 puits forés spécifiquement pour la surveillance de la qualité des eaux souterraines.
Certaines zones, qui ne semblent en surface pas polluées, sont en réalité gravement contaminées par les eaux souterraines. Le PNUE recommande la mise en œuvre de mesures d’urgence afin de protéger la santé humaine.
Dans au moins 10 communautés de l’Ogoniland, l’eau potable est contaminée par des niveaux élevés d’hydrocarbures menaçant gravement les populations. Dans certaines communautés, les scientifiques du PNUE ont trouvé une couche de 8 cm de pétrole raffiné flottant en surface des eaux souterraines qui se retrouvent par la suite dans les puits.
Les experts du PNUE estiment que le nettoyage de la pollution et la restauration d’un environnement durable dans l’Ogoniland pourrait prendre de 25 à 30 ans.
Source : PNUE (communiqué)