« La sécheresse nous a ruinés » : un témoignage poignant de Fatima Adam, hélas vécu par tant d'autres Kenyans.

Fatima Adam est une commerçante du village d’Eskot, un hameau perdu de la région  de Garbatulla, au centre du Kenya. Ou plutôt elle était commerçante car aujourd’hui, elle n’a presque plus rien à vendre et n’arrive plus à faire vivre sa famille. Elle raconte comment la sécheresse a touché sa famille et fait tomber son fils dans la malnutrition.  
« Dire qu’Abdi était un petit garçon jovial, gai et plutôt rondelet… A le voir aujourd’hui, si maigre, on a  du mal à le croire. Et encore, il a  repris du poids depuis le début du traitement, il va bien mieux!  Il y a deux semaines, lors de notre première visite, il était rachitique. Il n’arrêtait pas de me demander à manger, mais nous n’avions plus de réserves à la maison. La sécheresse cette année a été terrible pour les éleveurs, mais pas seulement : vous voyez, mon mari et moi avons une petite échoppe où nous vendons habituellement des légumes que nous achetons dans d’autres districts plus prospères, où il y a des exploitations agricoles. En temps normal, nous pouvons gagner jusqu’à 1000 schillings par semaine (7,6 euros). Mais aujourd’hui, en raison de la sécheresse, les gens n’ont plus d’argent pour nous acheter quoi que ce soit. Ce sont des éleveurs que la sécheresse a ruinés. Ils viennent me supplier de leur faire crédit pour pouvoir acheter de la nourriture, mais moi-même, je n’ai même plus assez pour donner à manger à mes enfants.  C’est pour cela qu’Abdi est devenu malnutri… Heureusement, depuis qu’ACF l’a placé sous traitement, il reprend du poids et des forces. Il pourra peut-être retourner à l’école bientôt ! »