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Survivance culturel de l’expression du dédain

Publié le 09 août 2011 par Joss Doszen

Mais ils sont où tous ces cons d’historiens !!? Au lieu de glander, de nous faire des recherches sur l’origine de l’érection chez l’homo erectus, les rites culinaires des peuples Incas, ou les insectes nymphomanes dans l’Egypte ancienne, ils feraient mieux de faire des recherches poussées pour découvrir l’origine, et le cheminement historique parmi le peuple féminin du Kemet d’une habitude qu’elles seules possède : le «  Tchsioouuuu  », plus connu sous le nom de «  Tchiiip  ».
Comment ce son, qui exprime le suprême dédain chez les femmes en générale, et les noires en exclusive, s’est-il propagé et maintenu dans TOUTE l’Afrique et les iles, malgré les siècles de séparation !?

Comprenez amis, que quand je suis arrivé sur le continent européen je croyais en avoir fini avec le tryptique « long regard qui part de la pointe des cheveux et descends le long de votre corps, en vous décortiquant comme s’il s’agissait d’une écrivisse, jusqu’à la pointe du petit orteil », suivi d’un relèvement lent de la tête, d’un regard qui se détourne comme s’il avait peur qu’une tache de merde ne lui effleure les yeux, puis d’un son entêtant qui fait «  Tchsioouuuu !!  ». Mais, pauvre de moi, que nenni !!

En plein milieu d’une boîte siglée « Caraïbe » - tout frais sorti de la cuisse de mère Afrique - succédant à un « pull up !! » endiablé, j’entends un zouk puissant exploser les enceintes. En bon africain nourri par les « saki tala » de Kassav, mon instinct de chasseur se réveille, c’est l’heure de mon baptême de feu sur ce nouveau territoire. L’excitation est à son comble car la faune est “sexifié”, “ponifié“ et adorablement “fessue” ; le sensuel carnage s’annonce prometteur.
Les premiers pas auraient dû me mettre la puce à l’oreille. Mêmes brochettes de filles qui fuient la piste aux premiers sons zouk que dans les nuits chaudes africaines, mêmes duos homosexuels féminins qui se frottent collé-sangsue pour bien faire comprendre aux hommes qu’ils doivent rester à l’écart et, surtout, mêmes types de hordes de harpies qui squattent le fond de la salle et bavent sur les couples en pleine circonvolution sur la piste.

Mais je n’ai pas vu les signes, je n’ai pas déchiffré les astres que formaient les sunlights. N’écoutant que ma soif de cyprine je plonge dans l’arène après une créature dont la cambrure donnerait des complexes à Jolly Jumper ; j’en ai des douleurs à l’intestin grêle rien qu’à la regarder. Je me poste hardiment en face d’elle et lui barre le passage quand elle fait mine de me feinter, je lui tends une paume ouverte en signe d’invitation. Et là, le regard !!
Je sens le frisson partir du bout de ma coupe afro fraichement huilée au « Soul Glo », s’arrêter à peine sur ma face noire gorgée du soleil africain, descendre le long de mon « Baye Fall » jaune-or-brodé-bleu et stopper sur le bout carré de mon mocassin imitation Weston croco.
Puis la tête remonte, le regard est celui, dédaigneux, d’une lionne qu’un phacochère aurait invité à diner, qui est tellement choquée de tant d’impudence qu’elle en oublie même de le dévorer. Et surtout, le son aigu de son «  Tchsioouuuu !!  » qui fuse jusqu’à couvrir celui des enceintes.

Je suis resté quelques secondes, une éternité, au milieu de la piste comme transformé en statut de sel pour ne pas avoir écouté Lot.
Pendant qu’autour de moi des couples se frottent avec une chaleur digne de Sodome, une seule question trotte dans ma tête : «  de toutes les choses que les noires des caraïbes, du pacifique, de la Jamaïque, auraient pu conserver de leur racine africaine la seule chose qu’elles se sont transmises de générations en générations c’est le “Tchiiip” !!? Putain…  »

Nota béné : Les compatriotes d’Obama ont gardé le même truc ont l’adaptant légèrement, le « Dirt off your shoulder »


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