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La femme naturelle

Publié le 09 août 2011 par Juval @valerieCG

Voici ce qu’affirmait Aristote dans Politique « la Nature tend assurément à faire les corps d’esclaves différents de ceux des homems libres, accordant aux uns la vigueur requise poru les gros travaux, et donnant aux autres la station droite et les rendant impropres aux besognes de ce genre« .

Il a toujours fallu tenter de naturaliser l’infériorité de certains proclamée et organisée socialement. Comment justifier qu’on puisse mettre qui que ce soit en esclavage sans justifier qu’ils sont comme programmés pour, que la nature elle-même les a faits ainsi ?

Aristote expliquait donc qu’un esclave l’est car il est naturellement plus vigoureux, plus fort.

Evidemment vous voyez où je veux en venir. Comment alors expliquer qu’on explique l’infériorité des femmes par le fait qu’elles soient plus fragiles, moins fortes physiquement ?
Pourquoi, dans un cas, la force physique justifie-t-elle la mise en esclavage et dans l’autre le pouvoir ?

Rappelons que cela n’a jamais gêné qui que ce soit, d’ailleurs, quand il s’agissait de mettre en esclavage des femmes noires. Visiblement là, la « nature de noire » l’emportait sur la « nature de femme ».

Les prétendues causes naturelles (physiques, hormonales, génétiques) de l’infériorité de certaines classes n’en sont jamais. On l’a admis pour les esclaves de l’Antiquité (pour le coup il est clair pour tout le monde qu’on est face à une classe socialement fabriquée pas naturelle), a peu près compris pour les noirs mais on bloque encore considérablement sur la classe « femmes ».
La domination des uns et des autres est créé socialement ; elle ne s’explique -et se justifie encore moins – par la nature. Les raisons naturalisantes, toujours postérieures à la domination tentent juste de la légitimer.

Parce que, comme le montre, entre autres, Colette Guillaumin ou Nicole-Claude Mathieu, les femmes restent à leur place, assignée par la nature. Comme les noirs d’ailleurs considérés comme proches de l’état de nature.

« Ce naturalisme-là peut s’appeler racisme, il peut s’appeler sexisme, il revient toujours à dire que la Nature, cette nouvelle venue qui a pris la place des dieux, fixe les règles sociales et va jusqu’à organiser des programmes génétiques spéciaux pour ceux qui sont socialement dominés« . in Sexe, race et pratique du pouvoir.

La femme naturelle

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