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Jean-Marc Mantel : La souffrance et la libération de la souffrance

Publié le 10 août 2011 par Unpeudetao

La question de l'origine de la souffrance et de la possibilité d'une délivrance est centrale dans le fonctionnement humain.

Lorsque nous avons compris que la souffrance ne trouve pas son origine en dehors de nous-mêmes, nous sommes alors prêts à explorer les rouages intimes qui la génèrent en nous.

Quelles sont les tendances que nous pouvons retrouver comme causes de souffrance ?

En premier lieu, le refus. C'est une habitude bien incrustée dans notre fonctionnement que de refuser une situation qui se présente. Ce refus est généralement lié à la mémoire, qui nous fait nous souvenir d'une réaction douloureuse face à une situation analogue, ou bien d'une réaction de joie face à une situation contraire. L'inverse du refus est l'acceptation. Il est beaucoup question de l'acceptation dans les approches dites de “développement personnel”. Mais l'acceptation n'est pas un processus intellectuel. Elle est l'expression d'une profonde sagesse qui nous fait vivre les circonstances et situations comme une occasion unique de compréhension et de transformation. La mouvance des sentiments et situations est alors une opportunité de quitter l'habituel besoin de sécurité, qui cherche à fixer les choses, pour découvrir une vie qui suive les mouvances et transformations. L'acceptation est cette aptitude naturelle de vivre sans prédétermination mentale, dans un esprit d'ouverture et d'écoute à ce qui se présente.

En second lieu, l'identification. Il est naturel de s'identifier à ce que nous voyons, et ce que nous voyons en premier est le corps, avec son large registre de sensations, les émotions qui surgissent au gré des circonstances, et les pensées qui vont et viennent. La culture et l'éducation nous ont conditionné à accepter de considérer ce corps qui est devant nos yeux comme nous. Nous sommes ainsi convaincus que ce corps est nous, et un long cheminement est nécessaire pour commencer à comprendre que nous sommes l'habitant du corps, mais non l'enveloppe elle-même. Lorsque la phrase “je ne suis pas le corps” résonne, elle créé une perplexité qui remet en cause les habitudes établies. Une interrogation silencieuse se fait. C'est l'occasion à une réalité qui est en arrière-plan du corps de se manifester : une présence vibrante et sans mot, qui se sait être, mais ne peut se décrire en mots ou paroles. C'est là que se découvre une stabilité et une permanence que même la mort ne semble pas pouvoir remettre en cause.

En troisième lieu, la quête de sécurité et la frustration de ne jamais la trouver. La personnalité cherche constamment une sécurité, dans l'opposition au changement et la fixité aux repères établis. Le besoin de convaincre, de contrôler et de dominer est l'expression de cette tendance du moi à vouloir immobiliser un bien-être relatif et fuir les circonstances remettant en cause cette pseudo-sécurité. Mais cette quête apparaît bien illusoire, lorsqu'elle est vue telle qu'elle est. La seule sécurité qui paraisse fiable est celle d'une qualité intérieure de tranquillité qui ne soit plus remise en cause par les circonstances.

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