A vrai dire, il m'est tout bonnement impossible d'entreprendre quoi que ce soit qui contredise la cohérence de mon être profond et m'amène à y renoncer: si je devais, pour satisfaire aux exigences de l'existence pure et simple, renier le contenu spécifique de mon exitence ou me vouer à une activité qui soit contraire à mon être profond, alors non seulement je serais contraint de me mépriser moi-même, mais je me vouerais aussi très concrètement au suicide physique.
Richard Wagner, extrait d'une lettre à Julie Ritter datée du 30 avril 1851, cité par Martin Gregor-Dellin dans Richard Wagner, sa vie, son oeuvre, son siècle, Fayard, 1981, p. 310. (Réédition 1991 dans la collection Les indispensables de la musique, chez le même éditeur)