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POESIE A TROIS VOIX (Umar TIMOL, Ernest PEPIN et Patricia LARANCO).

Par Ananda

dans les /
motifs de la nuit /
la rumeur /
de vos lèvres /

(Umar Timol)

la nuit en liesse exulte d'embrasser les cloches de la lumière/

(Ernest Pépin)

des liasses de liesse accrochent leu printemps à la sève charnue dont descendent / les fleuves

il va falloir hisser le drapeau nu du jour/ quand j'aurai aux confins de mon champ de vision/la transparence adolescente du cristal/on versera sur la peau le sel du soleil /qui s'engouffrera dans l'entonnoir des cris rouges/ et fera son nid sous quelques copeaux de chair

(P.Laranco)

toujours l'exil nous guette au bonheur des printemps/ toutes les fleurs allument l'arbre des saisons/ Et nous sommes meurtris de la joie d'exister: Pareils à ces motifs qui parent nos lèvres/

(Ernest Pépin)

les mots seront alors aigus vidés de sens/enfermés dans le sac d'un sexe recousu/les flétrissures auront parfum de henné/on occultera Dame Lune à peau d'orange/à visage arrosé par les ruisseaux de sang/qui captera le reflet des îles en miroir/restituant la gémellité aurifère

des motifs se tisseront dans les angles morts/et la rumeur nous mordra de son froissement équilibriste sur l'appui de la fenêtre là où il faut naître et n'être que moitié de soi

(P. Laranco)

Oh femme! Ne parle point du sac du sexe/ La femme est ailleurs dans une grâce qui nous rapproche du monde/ les froissements sont le murmure des pétales et nous resterons muets tant que n'aurons pas célébré le toucher du doigt sur le violon des hanches/

nous n'aurons pas célébré

(Ernest Pépin)

tant que nous n'aurons pas célébré nous serons défigurés par nos propres masques de feu/

enténébrés au bord de la vulve de lave/

aux salves rugissantes rugissant/la vie/l'aveu/les eaux mêlées /

les rosaces de sel/

car eau et feu sont nos racines de cristal/ils sont la source de nos initiaux ferments/nous leur devons le chant guttural de nos chairs/ et le bouillon tempétueux de nos devenirs /

(P. Laranco)

Force du sentir et du pressentir/ élévation neuve à la conscience/ Je cherche un langage qui soit l'épouse du soleil/ Un langage sans masque/ un rituel féminin qui m'apprend à vivre la résonance/ L'anthologie heureuse des nuits blanches/ Et cette part de moi que nul ne m'as jamais offerte/

l'épouse du soleil /

(Ernest Pépin)

l'épouse du soleil est vierge de cristal/ et somnambulité piétinant les éclats/de verre raisins clairs dont le jus saigne blanc sa lymphe reptilienne/Ô vierge du soleil à qui tu tends ton cœur à peine arraché à ton thorax fracturé en psalmodiant l'aigu de ton invocation mirage obsidien /

le rayon vert/s'étonne...

Ô vierge du soleil à qui tu tends tes reins !

(P. Laranco)

Il fut un temps de sacrifice au haut des temples/ Le sang ruisselait mais ce n'était point le sang/ La terre simplement s'accouplait/ Les dieux s'approchaient et buvaient en silence la solitude des hommes/ La vierge rachetait la peur/ Le tigre caressait les plumes du condor/ Les Andes s'aimantaient au fléau de la femme/ C'était le temps béni du maïs et du jade/ Les cranes en cristal chantaient à haute voix/ Épouse Et du Soleil/ Vierge du Soleil/ Je t'offre ce temps qui dérive sous ma peau/ J'appelle l'Océan et les Andes me répondent/ Et comme une queue de paon les Indes se sont ouvertes/ me donnant ce regard intérieur/ Celui du troisième œil / Au paroxysme du Chaos/ Sont venus d'autres Dieux/ D'autres femmes/ L'Afrique s'agrandissait à l'enclume des mers/ Et moi seul avec au front la cendre des étoiles bleues/ Avec aux reins la danse bleue du monde/ Je t'attendais comme l'eau d'un visage plus secret/ renversé sur la crête de l'iguane où viennent pondre les filons hermaphrodites et le bourdonnement du désir/

(Ernest Pépin)

La dérive du temps sous la peau reptation/rotation d'un vent saturé de pollen qui emmagasine délices d'hésiter/flores volées aux pentes pluviales innervées d'un long repentir écarquillé en senteurs/ le monde est parenthèse ballon de corail/légèreté propre aux gisants et aux brisants/bulle d'oxygène où nous sommes déportés/parmi les peuples flous d'anémones de mer/Une voix s'exaspère portée par le sel/promesse de lointaines futures pangées/de soudures des continents par le coccyx/Je t'effleure et la transe fait bouillonner l'air/les fleurs que je cueillerai sont fleurs de métal/ à la double nature de rien et de tout/de décharnement et d'abondance charnue/qui mettra fin aux épines de bouderie ?

(P. Laranco)

Sous la peau le sacre du sang/ Et le bûcher des veines / j'irai au culte du cordon ombilical / La femme au tambourin sera la femme d'Éros /Nous conjuguerons l'oasis et le désert/ La mer et le désert/ Et le bûcher debout sur le mystère du feu écrira pour nous la belle histoire de nos corps/ Calendrier fidèle/ La parole est visible de loin / Son repentir aussi/ Elle déroule le fil d'or qui mène jusqu'aux araignées du verbe/ femme aux mille miroirs/ Lente croissance de moi-même / quand je défie le soleil des sens/ Sors la cithare et fais onduler la foudre/ le serpent miaule et danse comme un fouet/ Des fois il s'attarde repu de la chair de la lune/ Parfois il campe à même l'extase/ Et la femme arme tous les mouvements comme l'arc qui se tend en désignant sa cible / Et là sous nos talons la terre se courbe/ s'abandonne plus encore à la langueur des algues / S'arrondit plus encore sous la mélodie étonnée de l'orgue/ Sous la peau le cérémonial splendide et la lenteur stellaire du miel/

(Ernest Pépin)


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