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The Walking Dead [ SAISON 1 ] – Analyse & Critique.

Publié le 10 août 2011 par Celine_diane
The Walking Dead [ SAISON 1 ] – Analyse & Critique.
D’une balle dans la tête, un shérif dégomme une fillette zombie. Ca fait 10 minutes à peine que The Walking Dead a commencé. Le ton est donné.

Aux commandes de cette première saison très influencée par le cinéma horrifique de George A. Romero, un Frank Darabont (Les Evadés, La Ligne verte, The Majestic) bien décidé à zigouiller de la barbaque et à dynamiter le petit monde consensuel de la télé. Reconduite pour une deuxième saison (début des festivités en octobre sur la chaîne américaine AMC), et nominée plusieurs fois aux Golden Globes et Saturn Awards, la série The Walking Dead fait l’effet d’une petite bombe.

L’horreur n’aura tout simplement jamais été affrontée aussi franchement dans un show TV ! En outre, elle n’aura jamais été aussi concentrée. Lieux et personnages en nombres réduits, vitesse de narration incroyable (non, non, on n’est pas dans Lost), montage nerveux et sensation permanente de menace et d’urgence : The Walking dead veut tout dire, vite, vite, vite. Tout montrer, vite, vite, vite. En résulte l’inévitable : une exposition dégueulasse, qui dénude l’Homme et de ses tripes, et de ses larmes.

Bienvenue en enfer.

A lThe Walking Dead [ SAISON 1 ] – Analyse & Critique.a base, il y a le comic US signé Robert Kirkman. A l’écran, c’est du gore en folie, des personnages peu aimables, des séquences de tuerie vraiment cradingues, et une atmosphère tout aussi anxiogène que mélancolique.

Soit l’histoire d’un flic, Rick Grimes (interprété ici par Andrew Lincoln), qui n’a plus qu’un seul but: trouver sa femme et son fils dans un pandémonium post-apocalyptique infesté par des créatures assoiffées de chair fraîche. En optant pour une adaptation frontale et sans concession, Darabont offre six épisodes d’une richesse formelle assez intense. The Walking Dead, en fin de compte, pourrait très bien être une gigantesque fresque de cinéma, torturée et hantée par les démons de l’Amérique.

Ces zombies-là, déambulant affamés dans une ville-caveau (Atlanta), s’érigent en reste d’une humanité sacrifiée, perdue, éviscérée de l’intérieur par ses propres démons. Les personnages, des survivants abîmés, réunis à l’intérieur d’un camp, eux, sont des rappels, des flashs, des instantanés d’hommes et de femmes, avec leurs possibles (l’entraide, l’amour, la solidarité) mais, surtout, leurs travers.

Un saisissant ton pessimiste qui, s’il offre à voir des personnages aimants, n’hésite jamais à les pourrir par la suite. Ce qui compte, dans ces limbes cauchemardesques, c’est de tirer son épingle du jeu. La survie avant tout. Et puis, les armes, la violence et la baise.

Spectres d’un monde gâché

The Walking Dead [ SAISON 1 ] – Analyse & Critique.Il y a de la mélancolie dans l’air, oui. Et de bouleversantes séquences d’un néo romantisme post 28 weeks later, sublimement morbide. Chercher la sœur que l’on a aimée dans les yeux de la bête. Achever froidement le corps, mort, et les souvenirs. Mais, aussi, il y a tous les vices rongeurs d’un monde malade : trahisons et pulsions, Eros et Thanatos, brutalité masculine, relents d’une culture patriarcale et belliqueuse, raciste sur les bords.

Lorsqu’il filme un cadavre de femme déchiqueté, rampant au sol, implorant on ne sait quoi, Darabont ne cherche pas le regard compatissant du spectateur. Ses monstres, ce sont presque l’étape obligée de l’évolution, une grande punition commune (divine?) pour l’inhumanité générale. "Je me suis mal conduit, je l’ai mérité", ira jusqu’à dire le xénophobe. Ces charognes animées, plus que des âmes en peine, ne sont que les produits d’une Terre massacrée, ignorée, négligée. Un trop plein de haines, régurgité métaphoriquement par les morts-vivants.

Alors, oui, ce n’est pas nouveau. Romero- avec ses trucs machins of the dead- le fait (et le fait bien) depuis belle lurette. Cependant, il faut le voir le Darabont, faire du Z ultra classe, nourri à la culture Masters of horror et autres Stephen King (oui, oui, The Mist, c’est lui).

Il faut le voir, tout heureux qu’il est, massacrer les mythes américains à coups de symbolismes acérés. Le cheval du cow-boy mutilé par une horde carnivore, la métamorphose de l'homme en monstre sur fond de drapeau américain, ou, le centre commercial en prison (et tombe) ultra moderne à assiéger."C'est ainsi que finit le monde. Non par un boom, mais par un gémissement." * Celui, effroyable, d’une carcasse vide.

C’est clair : une telle brutalité qui pénètre au cœur même des foyers américains (merci AMC), c’est quand même une grande première. Et, entre nous, on en frémit encore.

Alors, en patientant jusqu’à la saison 2 (et ça va être dur), voici un petit aperçu du trailer:


* T.S. Eliot

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