Hier soir, je devais voir « Super 8 » en VOST au Gaumont Wilson de Toulouse. Mais, comme j'ai menti dans son Télé POC, j'ai été punie, et la salle était pleine quand nous sommes arrivées, pourtant vingt minutes avant la séance pour acheter nos places. Il se peut que j'ai évoqué cette éventualité et que j'ai été raillée par ma Moitié. Mais je suis magnanime, alors je n'en parle plus. J'en veux prioritairement au Gaumont Wilson de Toulouse qui n'a daigné affecter qu'une salle, a priori minuscule en plus, à la VO d'un des films majeurs de l'été. Je retenterai ma chance un autre soir de la semaine.
Mon destin était donc de visionner en direct live la finale du dîner presque parfait, « la meilleure équipe de France », et de soutenir par écran interposé, mon chouchou, Jérôme.
M6 a réussi le tour de force de rendre cette finale nationale pourtant potentiellement ennuyeuse, assez passionnante avec de nombreuses épreuves et un rythme par conséquent soutenu. Nous sommes loin de la torture qu'a été l'ultime épisode de « Top chef ».
Les candidats ont d'abord du cuisiner à l'extérieur - je me demande si un jour à la télévision, des cuisiniers pourront débuter leurs épreuves à l'intérieur – en s'attaquant à un drôle de poisson, l'hémisole. A l'issue de cette première épreuve, mes chouchous ont été déclarés vainqueurs et propulsés directement en (demi-)finale. Les autres équipes ont du cuisiner de la volaille lors d'un relai. Pour la première fois depuis le début du jeu, les binômes n'ont pas travaillé ensemble, ce qui a imposé aux bons éléments des groupes de composer avec les choix des plus faibles. Nous avons ainsi pu admirer la morgue du jeune Ruben, 18 ans, petit génie des fourneaux, qui participe à une épreuve en binôme en expliquant qu'il serait mieux seul. Je ne dois pas être la seule à avoir été agacée par ce jeune freluquet profondément antipathique. Finalement, malgré ses réticences à reprendre le travail de sa compagne de jeu, Ruben et donc l'équipe parisienne a été qualifiée à son tour.
Il ne restait donc plus en course que les imposteurs de Nîmes, qui ont volé leur place, la semaine dernière, aux dijonnais, et le couple aixois fort mal assorti.
A l'issue d'une dernière épreuve, sur le fil, les candidats d'Aix ont vengé les dijonnais.
Dès le début de l'émission, j'avais donné l'ordre des éliminations : d'abord les nîmois, ensuite les aixois et puis je croisais les doigts pour Jérôme.
Les binômes qualifiés ont eu le droit ensuite à une soirée de rêve dans un palace gâchée par une dispute au sein de la paire aixoise. Le sosie de Kad Merad n'a pas supporté que la fromagère arrogante lui fasse une remarque. Cette scène a jeté un froid dans la bonne ambiance du moment, qui n'a pas été levée par l'annonce de la production leur indiquant qu'une équipe de plus serait éliminée avant la finale.
Les binômes ont du s'affronter à nouveau autour de quatre mini-épreuves relativement amusantes – cuire des pâtes presque sans eau façon risotto (enfin pâtotto), frire un œuf à l'huile (miam...), cuisinier un radis de ses fanes à sa queue (la plus intéressante) et caraméliser des fruits rouges -, qui ont scellé l'écrasante domination des parisiens. L'équipe de Brives a pu toutefois se qualifier presque de justesse face à eux.
[Edit de 17h30]
Je suis enfin en mesure de donner le nom du grand gagnant de l'émission de M6 qui se terminait à pas d'heure hier.
Mais au préalable, j'ai oublié de me moquer du candidat de Nîmes qui ne peut pas consciemment tuer une langouste parce que c'est cruel de l'embouillanter. Pourtant, le jeune homme mange le crustacé une fois mort dans des conditions atroces, ainsi certainement que des bébés vaches. Je ne suis pas une militante forcenée de la cause des animaux, mais là l'hypocrisie du jeune homme me dépasse.
Ruben, en revanche, ne s'embarasse de fioritures pour arracher à mains nues, et sur homard parfaitement alerte, les pinces de la pauvre bête avant de la plonger dans l'eau bouillante. Il ne s'encombre pas plus de scrupules pour expliquer qu'il est le seul maître à bord dans son binôme et que sa partenaire cuisine SES recettes. Charmant enfant, je vois mal ce que M6 va bien pouvoir faire de lui.
De leur côté, Jérôme et sa partenaire restent plus détendus et légers, même si Christelle énerve "un petit peu" son binôme parfois, tout en proposant des plats très légitimes dans la compétition. Les grands chefs très légèrement sexistes soulignent cependant que l'agneau en croûte de speculoos est une cuisine de femme, sous-entendu de ménagère et donc inférieure à leur production de chef, ce qui induit un gros bémol sur leur prestation. Les femmes aux fourneaux aussi, n'importe quoi...
Mais finalement, malgré un dessert réussi, ce sont les deux plus jeunes qui l'emportent, ce qui ne devrait pas aider le jeune Ruben à tendre vers la modestie.