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Président crédible ? Quand Sarkozy a décomplexé l'extrême droite

Publié le 14 août 2011 par Juan
Président crédible ?  Quand Sarkozy a décomplexé l'extrême droiteOn a oublié le président des premières années, décomplexé dans son attitude : jouisseur, bling-bling, familier à la limite de la politesse. Notre Monarque explique aujourd'hui que les épreuves l'ont endurci, l'ont fait changé. Il est comme ça Nicolas, à l'approche de chaque élection majeure, il confie qu'il a changé.
Le 14 janvier 2007, devant quelques milliers de supporteurs lors d'un show à l'américaine de quelques millions d'euros, le candidat d'alors avait bâti son discours d'investiture sur le thème du changement personnel.
Un an après, jour pour jour, le Times, le quotidien conservateur britannique, remarquait : 
« Pour son plus grand malheur, Sarkozy semble toujours frôler la "cool attitude" sans jamais l'atteindre. Il lui manque au moins 5 centimètres pour pouvoir porter des lunettes de soleil aviateur à verres réfléchissants ; grassouillet, il a tout juste 5 kilos de trop pour faire comme Poutine et tomber la chemise en public ; à 52 ans, il est trop vieux de cinq ans pour être pris en photo enlaçant la taille dénudée d'une femme de 39 ans.»
Cette outrance, à l'époque, ne le gênait pas. Cela faisait partir de la rupture. Sarkozy en avait marre des « tabous ». A l'écouter, il n'en a aucun : l'héritage de mai 1968, l'Etat Providence, les régimes spéciaux, les sans papiers, les 35 heures (en 2011 !?), l'illettrisme (sic !), la dépendance, les droits de l'homme en Chine, le RSA jeunes, la réforme des retraites, ...
Mais en fait, sa vraie décomplexion a concerné l'argumentaire du Front national.
En octobre 2007, nous écrivions : « les digues ont sauté ». Effectivement, elles ont sauté. L'immigré est officiellement considéré comme un gêneur contre qui tout est possible, surtout ensemble : les rafles aux sorties d'école si les parents sont clandestins, l'expulsion de smalades, le déremboursement des soins (mais le maintien des cotisations sociales), le test fut-il d'ADN et volontaire, la contestation de jure de sa religion, l'assimilation culturelle.
Cette posture lui est restée chevillée au corps et à l'esprit très longtemps. C'est peut-être le seul sujet sur lequel Sarkozy ne s'est pas renié. L'homme était prêt à tout pour la conquête du pouvoir. Il l'est toujours pour y rester.
En février dernier, à la télévision, il reprenait à son compte cette phrase de Jean-Marie puis Marine Le Pen : « Le multiculturalisme est un échec ». Ce propos ne voulait rien dire. Qui prône le multiculturalisme ? Qu'est-ce que le multiculturalisme ? La diversité des cultures ? La coexistence de cultures ?
Alors... président crédible ?


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