C'était des mots droits, le long de la route des silos à claires voies, saturés d'exigences incongrues, des froideurs renouvelées, des bruits d'hospices désséchant un sol javélisé aux allégeances couvertes de la tête aux épaules de quelques encablures désordonnées, fermentation de figues molles qu'une langue tordue enlasse de sa fougue un matin de spasme convulsif, un matin orgasmique, un matin pour naître là et choir entre les pages d'un vieux dico lourd de sens, une enclume en chute libre sur le crâne d'un nouveau né. La panoplie du hérisson, la tentation d'être muté dans la pagaille d'un verre d'eau de seltz, les astres rivalisants d'énigmes et ce désert si attirant, grisant à peine le sol éliptique de la vieille église d'une poignée de sel. En face, sur les crénaux des collines dévalisés de leurs ombres, s'entassent, muettes, immaculées, quelques carcasses de toros. C'était un autre temps. J'apprendrai, cent visages plus loin, qu'il reste dans les calices quelques vins à tirer pour une ultime ivresse, des guenilles, des bout brinquebanlants de chandelles autonomes grimpant le long des fissures de la foi. Mais c'est un autre état, une autre trouvaille dans la traversée, aux aubades incensées succèdent dévoilées, les rondeurs des chimères, cercles tréssés aux lueurs provinciales courronés d'aubépines dans la main d'une étoile sacrifiée au sabat. Vendanges en plein été, orage à découvert, plein écran sur la mire d'un sol craqué aux commissures d'une presqu'île déroutée par les indices, les revendications. Il faut, là... s'asseoir! Oser le réconfort, oser la paix en chemin, des épis, la main tendue, une tempête de sérénité sous le crâne. Là, où pousse sans répit, assemblage d'idées, d'images, caprice pimenté sous la voute, cohorte, cris!! La sècheresse s'estompe, tombe d'un ciel, tombe d'un vide, regarde le néant d'un rétroviseur et la goutte évaporée remodèle à la surface, l'ondulation, l'éternité, saupoudrée, courtoise, monolithique étape d'une énergie combustible, vocabulaire, aliment.
Balder