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Anny Schneider : Arbres souverains

Publié le 16 août 2011 par Unpeudetao

Arbres ! Souverains symboles du monde végétal,
Ultimes perfections de cet univers si capital
Pour la survie des êtres à sang chaud,
Surtout vous, feuillus adultes, sûrement les plus beaux…

Faut-il être insensible, insensé et sans cœur
Pour ne pas reconnaître votre infinie grandeur:
Frênes élevés d’Amérique, chênes rouges centenaires,
Bouleaux jaunes majestueux, sapins symboles d’éternité,
Combien d’êtres vivants avez-vous vu passer,
Abrité, charmé, nourri, protégé et soigné
En offrant sous toutes formes, vos dons extraordinaires
Diffusés dans l’eau, dans l’air, la lumière et la matière ?

Arbres nourriciers débordants de générosité,
Vous dispensez mille substances uniques et particulières :
Par chacune de vos molécules, vous offrez sans compter,
Une infinité de remèdes réels et potentiels :
Oxygène, carbone, humus, sucres, huiles riches en terpènes,
Enzymes, fibres, minéraux et vitamines, acides gras essentiels…
Tout en vous est utile et chacun en profite,
Des plus infimes microbes aux mammifères de tous types,
Quel autre être vivant est aussi prolifique ?

Ô nobles gardiens centenaires, par vos atours
Vous êtes magnifiques, uniques depuis toujours,
Absolument dignes d’être défendus et protégés
Par les singes nus les moins insensés,
Car, en vérité, nous, humains écervelés,
Soi-disant les fleurons de la création,
Nous avons perdu l’esprit et la raison
Pour détruire aussi stupidement
Nos protecteurs, purificateurs et gardes-manger.
Qui nous aèrent, nous enchantent nous réchauffent,
Sans relâche, si généreusement, si gentiment…

Peuple debout, c’est ainsi que les premières nations vous nommaient,
Vous méritez mille fois qu’on se redresse enfin pour vous,
Et les ultimes restes de votre univers jadis si parfait;
Le temps est maintenant venu de chercher,
À réfléchir seuls et ensemble, et de travailler,
À rallier les dernières forces vives encore actives,
Sinon de persister à se taire et collaborer par notre silence au saccage organisé,
Que ce soit pour les cochons, leur maïs ou par l’énorme appétit immobilier,
Et ainsi, pour sûr, de risquer de disparaître tous, en même temps que nos dernières forêts !

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