Magazine Santé
Il y a quelques mois, j'ai été interviewé par les modérateurs de la page facebook des 14 besoins de VH
Aujourd'hui publiée, je vous fais partager cette interview et vous incite à rejoindre la communauté FB des 14 besoins de VH (sans oublier non plus de rejoindre ma page FB ;))
Bonjour Mélanie ! Vous êtes à l'honneur aujourd'hui ! Notre
communauté vous connaît déjà bien mais pouvez-vous vous présenter en
quelques mots ainsi que le service dans lequel vous travaillez ?
Je
m'appelle Mélanie H., j'ai 33 ans, je suis mariée et j'ai deux filles
de 6 et 9 ans bientôt et surtout je suis infirmière, un métier qui me
passionne ! Aujourd'hui, je travaille dans un service de
néphrologie/hémodialyse et j'ai très récemment réussi mon concours cadre
de santé. Je m'investis beaucoup dans mon service et l'institution en
participant à différents groupes de travail. Je donne des cours à
l'institut de formation des aides-soignants et à l'institut de formation
en soins infirmiers. Je soumets divers travaux à publication et je
passe également beaucoup de temps personnel à la mise à jour de mon blog
« melanieinfirmiere ».
Quel est votre parcours, quelle formation avez-vous suivi ?
Après
un baccalauréat littéraire obtenu en 1996, j'ai choisi de rester chez
moi pour suivre par correspondance une préparation au BTS ESF (Economie
Sociale et Familiale). Je me suis rendue compte que je n'étais pas faite
pour rester à étudier toute seule et que la voie que j'avais choisi ne
me correspondait pas autant que je l'avais espéré. J'ai donc passé mon
concours infirmier et intégré l'Institut de Formation en Soins
Infirmiers de Sens (89) en septembre 1997. Depuis l'obtention de mon D.E
en novembre 2000 et toujours assoiffée de connaissances, j'ai choisi
de multiplier mes lieux d'exercice. Mes diverses expériences
(cancérologie, cardiologie, EHPAD, néphrologie, dialyse…) m'ont fait
acquérir un savoir, un savoir-faire et un savoir-être que j'ai plaisir à
mettre à profit au quotidien dans ma pratique infirmière. Je me suis
souvent orientée vers des services où prônait le relationnel que je veux
base de notre profession.
Votre formation initiale a-t-elle été suffisante pour exercer ce métier ? Avez-vous fait des formations ponctuelles ?
Issue
d'une filière littéraire, j'ai parfois eu quelques lacunes au début de
ma formation infirmière pour intégrer de nouveaux concepts dans un
langage que je ne comprends pas toujours. Mais les motivations étaient
là et me confortaient dans mon choix de devenir soignante. En début de
carrière, j'ai travaillé dans le privé et n'ai malheureusement pas eu
accès à de véritables formations. Nous avions parfois quelques réunions
d'informations faites par les médecins du service mais rien de plus.
Lorsque j'ai intégré la fonction publique hospitalière, j'ai pu
participer à plusieurs formation sur différents thèmes et j'avoue avoir
trouvé cela très enrichissement.
Avez-vous choisi le métier d'infirmière par vocation ?
A
vrai dire, je n'avais jamais entendu parler du métier d'infirmière
avant qu'une copine de terminale me fasse part de son projet
professionnel. Puis, une cousine de mon mari, qui est aide-soignante,
m'a fait découvrir le milieu de la santé et m'a incitée à passer mon
concours car elle trouvait que j'avais tout à fait le profil. J'ai donc
fait des recherches et me suis retrouvée dans cette profession qui
semblait correspondre à mes attentes.
Quels sont les exigences particulières pour être un bon professionnel infirmier ?
Pour
être un bon professionnel infirmier, il faut avant tout aimer son
métier. Et y trouver un réel épanouissement personnel et professionnel.
Ensuite, je pense que tout infirmier qui se respecte doit disposer ou
acquérir de multiples compétences propices à ses fonctions. Dans les
critères que nous pourrions citer, on retrouve entre autre :
- Capacité relationnelle, faculté d'écoute, facilité de contact
- Sens de l'initiative et des priorités, autonomie
- Conscience professionnelle
- Faculté d'adaptation
- Ouverture d'esprit, tolérance
- Résistance au stress et à l'émotivité
- Sens du travail en équipe
Quels sont les aspects les plus difficiles de votre travail?
Le
métier d'infirmier demande une grande capacité d'adaptation car les
horaires et les roulements sans cesse changeant font partis des aspects
négatifs que reflète la profession. Une semaine de matin, une autre de
soir, la suivante de nuit…un férié par ci, un dimanche par là….un jour
sup faute de personnel, des repos qui « sautent » parfois… Pour gérer
tout cela, il faut savoir faire preuve de souplesse et si possible,
avoir des aidants familiaux ou autres pour pallier à votre absence à la
maison auprès des enfants.
La profession est aussi parfois source
de stress et il apparait primordial de savoir mettre une barrière entre
vie à l'hôpital et vie à la maison. Apprendre à laisser sa journée
parfois éreintante -physiquement et psychologiquement - derrière soi
pour se consacrer à sa famille en rentrant.
Un dernier aspect
plutôt négatif à mes yeux serait celui de la « non-reconnaissance » de
notre travail à sa juste valeur… mais je ne m'étalerai pas sur le sujet.
Et les aspects les plus positifs ?
Les
relations humaines sont pour moi un aspect essentiel et un point fort
de la profession qui tient également sa richesse dans la diversité des
tâches et la multiplicité des spécialités qu'elle nous offre.
Votre poste est-il facilement conciliable avec une vie privée et surtout une vie de famille ?
Pour
tout dire, mon mari est lui aussi infirmier ce qui requière de notre
part une grande organisation pour une gestion optimale de notre vie
privée et familiale. Par chance, ses horaires de journée nous permettent
une plus grande souplesse pour gérer le quotidien. Nous comptons
également sur la participation des grands parents qui nous aident
énormément dans la prise en charge de nos enfants. Entre les gardes, les
nuits et les WE… pas toujours évident de pouvoir être présents en tant
que parents. Ce sont alors les grands parents qui prennent le relai pour
le plus grand plaisir des enfants !
Votre profession est-elle très stressante ? Comment gérez-vous la pression quotidienne ?
Etre
infirmier peut en effet s'avérer stressant parce que la charge de
travail est souvent importante pour un personnel parfois en
sous-effectif. Au quotidien, il faut apprendre à relativiser… ce qui
n'est pas du tout évident car la fatigue physique et psychologique ne
nous aide pas toujours. Pour décompresser, il apparait essentiel de se
trouver une activité nous permettant de nous détendre. Certains font du
sport, d'autres de la musique, du chant ou de la peinture… Moi, je lis
et j'écris… des vieux restes de ma filière littéraire !
Vous êtes également une bloggeuse active, depuis combien de temps tenez-vous votre blog : http://melanieinfirmiere.blog.mongenie.com/
Comment avez-vous eu l'idée de faire un blog ?
J'ai
ouvert mon blog il y a environ 5 ans sur un autre hébergeur que celui
d'aujourd'hui. A l'époque, je participais à diverses discussions sur un
forum dédié à la santé. Je me suis vite rendue compte que beaucoup de
personnes cherchaient des réponses simples à leurs « problèmes de
santé » et n'y trouvait pas forcément de réponse ou parfois des réponses
tenant de la désinformation mais dont ils se contentaient. J'ai alors
décidé d'ouvrir un blog pour aider les gens à répondre à leurs questions
dans la mesure de mes compétences infirmières.
Combien de temps par semaine consacrez-vous à votre blog ?
Je
consacre beaucoup de temps à la mise à jour de mon blog. Je ne sais pas
combien de temps effectif j'y passe car je ne regarde jamais à quelle
heure je commence ni à quelle heure je fini. Quand j'ai une idée
d'article, j'écris… peu importe si cela me prend 10 minutes ou 1 heure.
Je vais sur l'administration de mon blog tous les jours voire plusieurs
fois par jour. Soit pour écrire, soit pour valider les commentaires et y
répondre quand on attend une réponse de ma part.
Y a-t-il une compétition entre blogs infirmiers ? Comment se fait-on une place sur la blogosphère ?
S'il
y a une compétition, j'avoue ne pas y prêter attention. Je ne blogue
pas pour faire mieux que tel ou tel autre mais pour partager et
informer. La popularité d'un blog se fait sur plusieurs années et
l'important travail de mise à jour permet de fidéliser ses lecteurs.
Quelle est votre ligne éditoriale ? Y a-t-il des sujets que vous vous refusez de mettre en avant sur votre blog ?
Je
ne sais pas si j'ai une ligne éditoriale bien précise. Je parle de qui
me tient à cœur au moment où cela me tient à cœur… Pour une meilleure
organisation, j'ai classé mes articles en différentes rubriques en
fonction des spécialités dont je parle. Au fil du temps, désireuse de
partager mon quotidien et de parler de ma profession, j'ai créé de
nouvelles rubriques telles que « mon quotidien » ou encore « profession infirmière ».
Puis mon blog est devenu la page de lecture d'un grand nombre
d'étudiants infirmiers à qui j'ai également dédié un espace.
Aujourd'hui, je reçois de nombreux mails (auxquels je réponds), de
multiples commentaires et mon blog compte en moyenne 40 000 visites par
mois (avec une forte affluence pouvant lors des concours infirmiers où
beaucoup de personnes me demandent des conseils pour réussir leurs
épreuves).
Quels sont vos blogs infirmiers préférés ?
Parmi ma check list de blogs infirmiers, on retrouve notamment :
Le laryngophone, blog d'un infirmier anesthésiste (http://trubli0n.free.fr/wrdpress/)
Le blog de la santé (http://www.blogdelasante.com/)
Net-infirmiers, le blog de Mélissa, infirmière (http://www.net-infirmiers.com/)
Un infirmier (http://uninfirmier.actusoins.com/)
Experts Actu Soins (http://experts.actusoins.com/)
Votre blog connait un succès grandissant, aimeriez-vous écrire des articles pour des magazines de santé ou d'infirmiers ?
J'ai
déjà publié plusieurs articles dans différente revue de
soins (Echanges, EchoReins, La revue de l'infirmière). Aujourd'hui, je
suis même rédactrice en chef adjointe de la revue EchoReins (revue de
l'association Ligue Rein et Santé dont Michel Raoult est Président). Il
s'agit d'une revue plus particulièrement axée sur la néphrologie, les
maladies chroniques s'y rattachant (comme le diabète par exemple) et
leur prise en charge (dialyse, transplantation…). A ce titre d'ailleurs,
nous sommes avides de tout auteur en herbe ou confirmé qui serait
intéressé pour publier des écrits!