Et si je te les chantais ?

Ce que j'ai appelé notre livre n'a pas évolué depuis plusieurs mois, depuis la fois où j'y ai mis trois points de suspension, espace, à la ligne.
L'été, cette année, n'est pour moi source inspiratrice.
Je l'avoue, je n'ai non plus fait beaucoup d'efforts dans ce sens. Je ne suis pas allé à la recherche des beaux mots et des douces paroles qui auraient pu faire avancer notre histoire.
À la place, j'ai tourné en rond. J'ai joué à la chaise musicale avec la déprime, le stress, la fatigue et les idées très proches de la couleur noire.

J'ai sur mon dos, laissé fleurir quelques fleurs d'espoir, afin de pouvoir le moment venu me retourner, courir vers elles, vers la lumière. Mais pour l'instant, je n'en suis pas capable.
Pour l'instant, je stagne. Impuissant. Dans l'ombre.

Tout compte fait, il en est mieux ainsi. Que notre livre n'avance pas. Qu'il ne soit pas entâché, souillé par la morosité. Tout compte fait, trois points de suspension attendront de meilleurs à venir...


Autour de moi, virevoltent les papillons noirs. Je les attrape, un à un. Je les peins en rouge, jaune, vert, bleu... Je les mets dans une cage, ma cage arc-en-ciel...
Ils me font penser aux jolis mots qui dansent dans notre livre.
Et si je te les chantais ?