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Chasse aux loups : le gouvernement soutient les éleveurs

Publié le 17 août 2011 par Bioaddict @bioaddict
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"Tirs de défense" ou "tirs de prélèvement" ?

- Les tirs de défense sont des autorisations individuelles accordées aux éleveurs qui ont subis des attaques et qui veulent protéger leur troupeau.
- Les tirs de prélèvement sont des opérations de traque et d'abattage du loup organisées collectivement sous la responsabilité de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS).


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Alors que les attaques de troupeaux se sont multipliées dans les Alpes, la ministre de l'Ecologie a apporté son soutien aux éleveurs. De leur côté, les ONG environnementales considèrent que les "tirs de prélèvement" qui ont été autorisés n'ont aucune efficacité.

Les récentes attaques de troupeaux dans la vallée de l'Ubaye, en Alpes-de-Haute-Provence, ont fait ressurgir la peur ancestrale du loup. C'est du moins ce que semble démontrer la forte médiatisation dont elles ont fait l'objet et les récents propos tenus par la ministre de l'Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet (NKM). Le 28 juillet dernier, la ministre a  affirmé la volonté de l'Etat à autoriser les éleveurs situés dans les zones où a été constatée une recrudescence d'attaques de loups à les abattre sans autre procédure. Des propos qui ont été tenus lors d'une rencontre avec les députés, les présidents des chambres d'agriculture, des élus locaux et des éleveurs des Hautes-Alpes et des Alpes-de-Haute-Provence.

"Au 25 juillet 2011, on dénombrait 583 attaques et 2 115 victimes, soit une augmentation d'environ 25% des attaques et de 18% des victimes par rapport à 2010", a indiqué la ministre.

Faciliter les " tirs de défense "

Pour faciliter les "tirs de défense", NKM a annoncé qu'elle proposerait au prochain groupe national loup "d'ajuster le protocole à la réalité de l'expansion de la population de loups en étudiant la possibilité d'une "territorialisation" de [leur] mise en oeuvre." Ce qui permettrait aux éleveurs d'intervenir plus rapidement, sans attendre d'arrêté préfectoral.

En outre, le nombre maximal de six spécimens de loups dont l'élimination est autorisée pour la période 2011-2012 pourrait être réévalué chaque année en fonction des dégâts occasionnés.

Suite à cette rencontre, la préfecture des Hautes-Alpes, dans un arrêté du 29 juillet dernier, a autorisé la réalisation d'un "tir de prélèvement" du prédateur sur les communes de Saint-Etienne-en-Dévoluy et d'Agnières-en-Dévoluy.

La réaction de la Ligue de Protection des Oiseaux de la région PACA et de FERUS (association de conservation de l'ours, du loup et du lynx) ne s'est pas faite attendre. Les associations se sont dites fermement opposées aux "tirs de prélèvement", insistant sur leur inefficacité : "les tirs de prélèvement, en tuant un loup au hasard et hors du contexte des attaques, n'éloignent aucunement les risques de nouvelles prédations sur les troupeaux, et peuvent même s'avérer contre-productifs."

Bien que "conscients de la difficulté parfois importante que peut constituer pour certains éleveurs la prédation par le loup", la LPO PACA et FERUS ont réaffirmé leur soutien à des méthodes plus favorables à la biodiversité, comme le pastoralisme.  

Le loup : une espèce pas si protégée ?

Le statut d'espèce protégée au titre de la Convention de Berne et de la directive "habitats" ne s'oppose "en aucune façon à la volonté ferme de l'Etat de diminuer la pression du loup sur les élevages", a indiqué la ministre de l'Ecologie.

Pour Stéphanie Morelle, chargée de mission loup à France Nature Environnement (FNE), ces déclarations sont le signe que "la France glisse insidieusement du tir en dernier recours au tir de régulation".

Les associations environnementalistes ont tenu pour leur part à rappeler que le loup gris est une espèce classée "Vulnérable" sur la liste rouge française des espèces menacées. Avec une population estimée à moins de 200 individus répartis principalement dans le massif alpin, le loup reste une des espèces animales les plus rares sur le territoire français.

Alors que chaque année le gouvernement réaffirme son soutien aux éleveurs, on doute de plus en plus de la possibilité d'une cohabitation hommes-loups pacifiée. C'est toutefois le cas dans d'autres Etats européens où leur présence est tolérée.

Alicia Muñoz


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