Dans un récent article, OWNI révèle que plusieurs fournisseurs d’accès à Internet (FAI) — dont France Telecom, Bouygues et SFR — seraient en train de réfléchir à supprimer l’accès illimité à internet tel qu’il existe actuellement sur les lignes haut débit.
Cette stratégie semble se confirmer puisqu’elle a été décidée collégialement au sein de la Fédération Française des Télécoms, et qu’un document de travail de cette fédération propose la mise en place de nouveaux forfaits basés sur un « débit IP maximum » et un « plafond de consommation » pour les lignes fixes d’accès au réseau mondial. Notons que cette démarche est déjà en cours avec les accès mobiles (téléphones et autres smartphones) avec un certain succès.
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Ce passage au débit tarifé n’est en réalité pas très surprenant si l’on se rappelle que, dans la plupart des pays du monde, la quantité d’informations échangées est bel et bien facturée à l’internaute et que la France constitue, dans ce domaine, plutôt une exception qu’une règle. Du reste, le mouvement de limitation des lignes fixes est relativement avancé puisqu’on trouve, dès 2008, des articles qui retracent les efforts poursuivis par différents fournisseurs américains pour réaliser cette limitation.
Interrogé, Orange ne dément pas cette intention et confirme par la voix de Jean-Marie Culpin, porte parole de France Télécom :
« Mais oui, il y a certains forfaits sur lesquels on risque de mettre des seuils. S’ils ne concernent qu’un pourcent des gens qui déchargent des films toute la journée, alors c’est envisageable. C’est inacceptable si cela impacte davantage de clients. »
Ce mouvement général, déjà visible dans les autres pays, montre en réalité que les monopoles de droit que sont devenus les fournisseurs d’accès internet ne permettent que très difficilement l’émergence d’autres modes de consommation ; la belle unanimité de ces fournisseurs, en France et ailleurs, pour limiter le débit alors que, techniquement, il leur est possible de le laisser tel quel — la France actuelle en est un exemple parfait — démontre là encore une entente cordiale, caractéristique de cartels plus ou moins solides, que l’Etat, qui y trouve son compte, a laissé se développer alors que son mandat aurait dû être précisément de les empêcher.
La concurrence ayant été soigneusement empêchée par l’instauration de ces nombreuses régulations, le consommateur devra, une nouvelle fois, subir une hausse des prix ou un amoindrissement du service fourni à facture constante.
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