Magazine Info Locale

Boulangerie coopérative

Publié le 20 août 2011 par Goure

Boulangerie coopérative

Une lectrice ayant vu l'Expo "Ampus historique" (cliquez et vous y êtes) à la médiathèque me demande de lui donner des précisions concernant la coopérative- boulangerie qui existait à Ampus avant la guerre 39/45 et même encore un peu après la guerre. Je le fais volontiers grâce au livre (indispensable) de M. Faure . Voici les renseignements qu'il nous donne p42 - Chapitre Artisans/commerçants:

Echange farine-pain
"Jusqu'après la seconde guerre mondiale, les paysans d'Ampus (ils étaient nombreux) portaient la farine chez le boulanger et , en échange, prenaient leur pain.
Suivant les périodes et les boulangers, ils avaient 2 options:
a) échange poids par poids: pour 100kg de farine, ils avaient droit à 100 kg de pain et ils ne payaient rien au boulanger.
b) en tenant compte du pourcentage de l'eau contenue dans le pain, pour 100 kg de farine, ils avaient droit à 125 kg de pain, mais ils devaient payer une certaine somme au boulanger pour le façonnage et la cuisson.

Comment comptabiliser le pain pris par le client ?
a) pour la période la plus récente, chaque client avait un carnet et le boulanger avait un registre sur lequel étaient inscrits tous les clients.
Le poids de la farine déposée et le poids du pain pris étaient inscrits aux deux endroits et il suffisait de comparer les deux totaux.
b) époque plus lointaine où beaucoup de clients étaient illettrés: la taille.
Pour chaque client 2 planchettes de 3 cm de large sur 50 cm de long, en bois tendre (peuplier) étaient utilisées; elles étaient appelées les tailles.
Une taille était gardée par le client, l'autre restait au magasin, suspendue à une poutre, avec celles des autres clients. Lorsqu'un client venait prendre 3 pains, le boulanger faisait trois encoches sur la taille qui restait dans le magasin (raconté par m Louis Colle à M Faure)"

Boulangerie coopérative

Juste après le premier porche (porte sarrasine), à droite, se trouvait la Coopérative-Boulangerie, entre le porche et la borne fontaine. Julia Dauphin  (ma tante) tenait le magasin. Je n'ai pas connu les "tailles" , mais les carnets.
De nos jours , on mange beaucoup moins de pain qu'autrefois. Et en plus on le gaspille, le trouvant  vite trop dur , trop sec, etc...Et allez, hop!, vite pour les animaux (dans le meilleur des cas) ou carrément à la poubelle.
Je vous raconte une anecdote en vigueur à la maison : soit , avant de sortir de table ,on terminait le morceau de  pain qu'on avait  commencé , soit on le mettait dans sa serviette  et au repas suivant on commençait par ce pain. C'était une obligation chez nous. Bonne habitude , je trouve.

Ci-dessous , Raymond Castillon qui fut le dernier boulanger originaire d'Ampus. Sa soeur Marcelle vendait le pain qu'il avait fait et cuit pendant la nuit . C'était un très bon pain de campagne, pas de pain "parisien" à Ampus  . Je m'en souviens très bien parce que c'était l'époque où ça commençait de faire chic   d'avoir des choses de la ville ! Mon parrain Justinien  qui travaillait à Draguignan  montait le pain "parisien" ... Je peux vous dire que Raymond faisait des michettes délicieuses , introuvables de nos jours. Chez nous , on ne mangeait que son pain. Mais le ver était dans le fruit...Et le bon pain d'Ampus céda du terrain au profit des baguettes et autres pains citadins.

Boulangerie coopérative


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Goure 7020 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine