Après leur condamnation en 2006 pour entente illicite, les comparses de la téléphonie ont décidé de fonder une association de malfaiteurs type 1901 – Son nom : la Fédération française des télécoms et des communications électroniques. Elle a pour « vocation de représenter l’ensemble de la profession. »
C’est ce qui leur a permis de pondre en toute légalité le « document de travail » révélé par Owni, visant à limiter l’accès à Internet pour augmenter leurs profits. La fusion au 1er janvier 2011 de l’Association Française des Opérateurs Mobiles et de la Fédération Française des Télécoms a consacré le cartel et déclenché les félicitations d’Eric Besson,au prétexte que cette fusion « renforce la gouvernance de notre économie numérique« . 3 gaziers dans une association, et hop, cela renforce notre économie !!!
Il faudra que ces opérateurs nous expliquent comment ils peuvent à la fois développer l’offre TV ADSL, les relais de téléphonie mobile sur les box, le streaming, les jeux vidéo en ligne… sans parler de l’offre légale d’HADOPI. Cette remise en cause du débit a également des conséquences sur les utilisateurs qui relaient le trafic TOR, opèrent un proxy ou hébergent un serveur web dédié, un serveur de streaming … ou une FONERA. C’est aussi une façon de museler toute velléité indépendance sur le net.
Cette politique de vision du profit à courte durée a été appliquée au Maroc en septembre 2010, lorsqu’ Orange a pris 40% des parts de marché de MEDITEL Unilatéralement, du jour au lendemain, les forfaits mensuels illimité 3G ont cessé d’exister et la connexion 3G MEDITEL est devenue la plus chère du monde; les utilisateurs se sont tournés vers la concurrence, Inwi ou Menara … Mais Orange n’en est pas à son coup d’essai.
Le 28 juillet 2009 l’Autorité de la concurrence a sanctionné France Télécom-Orange à hauteur de 27,6 millions d’euros pour avoir entravé abusivement le développement de nouveaux opérateurs concurrents dans les DOM (principalement à la Réunion).
France Télécom-Orange a utilisé sa position dominante résultant notamment de son ancien monopole pour s’octroyer, de manière déloyale, des avantages sur ses concurrents.
Les pratiques relevées par l’Autorité sont:
- niveau excessif des tarifs
- du « winback »
- un ciseau tarifaire sur les offres internet haut débit
- le maintien de services de restriction d’appel incompatibles avec la présélection d’un opérateur alternatif (source)
Gageons que le contenu culturel HADOPI estampillé PUR passera dans les tuyaux du cartel sans incidence sur le débit : vive Desperate Housewifes, la série préférée du ministre de la Kultur. En attendant, une seule solution, le boycott de ces opérateurs rétrogrades, qui nous font revenir 10 ans en arrière. Boycotter, c’est dire non à TF1,LCI ou Eurosport, résilier son abonnement en choisissant un FAI alternatif, entrer en campagne pour dénoncer ces abus, spammer l’ARCEP… tous les moyens sont bons.
La bonne nouvelle, c’est qu’il faudra payer plus cher pour utiliser les réseaux sociaux…
En 2009, SFR aurait ainsi milité pour une segmentation en fonction des usages : un abonnement à 30 euros pour les usages de base (sites simples, e-mails), 50 euros pour une utilisation plus poussée (réseaux sociaux, sites de partages de vidéo) et 70 euros pour une utilisation maximale (vidéo à la demande, peer-to-peer) source.