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La chaudière à données, par Microsoft

Publié le 22 août 2011 par Pwrlovers @pwrlovers

Microsoft veut s’attaquer à l’empreinte carbone de l’industrie informatique. Un secteur dont la consommation électrique a augmenté de façon exponentielle dans les dernières années, pour atteindre d’ores et déjà trois pour cent du total de l’énergie consommée aux États-Unis, soit 61 milliards de kilowattheures (chiffres 2006) !

Le géant du logiciel voit une solution, qui consiste à placer dans nos maisons individuelles les serveurs qui composent le fameux nuage global (the cloud). L’infrastructure de l’Internet serait ainsi optimisée sur un modèle pair à pair (peer-to-peer).

Le peer-to-peer s’est fait connaître quand il a été utilisé par toute une génération pour échanger des fichiers musicaux : il s’agit d’utiliser le disque dur de tous les ordinateurs connectés au Web pour constituer un gigantesque espace de stockage partagé. Les utilisateurs mettent également en commun la bande passante, c’est-à-dire la capacité de débit de données qu’ils ont acheté à leur opérateur Internet. Dans le cadre d’une utilisation familiale, ces ressources sont habituellement totalement surdimensionnées, sauf à certaines heures de la journée.

En reprenant l’idée de disperser ses serveurs un peu partout dans la société, Microsoft vise une meilleure efficacité globale, qui tirerait profit de ces gisements de ressources informatiques sous-utilisés.

Mais cette idée à un autre avantage : le chauffage des maisons individuelles. En effet, un serveur, c’est d’abord une boîte qui consomme de l’électricité pour la transformer en chaleur. L’air qui sort du boîtier d’un ordinateur peut atteindre les 50 degrés Celsius. Parfait pour les radiateurs !

Au feu les ordis !

Au feu les ordis !

Actuellement, les centres de données industriels, qui concentrent des milliers d’ordinateurs dans des salles sécurisées, doivent trouver des solutions pour dissiper les calories accumulées. Ils utilisent des climatiseurs, qui sont des gouffres énergétiques. Des projets existent déjà pour délocaliser des data centers au Groenland, pour profiter des basses températures de ce pays. D’autres entreprises imaginent pouvoir utiliser l’eau de la mer pour les rafraîchir ! Ils seraient placés dans des barges, refroidies en continu.

Toutes ces solutions permettent d’évacuer la chaleur, mais les serveurs pourraient être mieux utilisés : servir pour réchauffer l’eau domestique, ou pour le chauffage central d’une maison.

Le concept examiné dans l’étude de Microsoft consiste à remplacer la chaudière familiale par un micro data-center d’une centaine de processeurs.  Il serait placé dans votre cave par exemple, géré informatiquement à distance de façon transparente, et ne nécessiterait que quelques interventions de maintenance par an, exactement comme une chaudière classique.

Un tel développement semble raisonnable pour les ingénieurs de Seattle, car la technologie de gestion à distance des serveurs est désormais mature : plus besoin d’intervention sur place. Le prix des ordinateurs est également descendu de façon tellement importante, qu’ils ne sont plus la ressource rare. En cas de panne d’un serveur standardisé, ou même de vol, un autre peut prendre le relais, à un autre endroit dans le monde, en attendant que le premier soit remplacé.

En revanche, les progrès sont encore à faire pour des questions de sécurité : les données stockées sur ces ordinateurs dispersés dans la nature devront être cryptées.   Et il faudra bien veiller à ce qu’on puisse prendre une douche chaude, même en cas de bogues !

Remonter à la source :

Microsoft


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