Cette étude de l'université du centre du Michigan Comprehensive Cancer conclut que 17% des infirmières du secteur ambulatoire ont subi une exposition accidentelle de la peau ou des yeux aux médicaments toxiques des chimiothérapies et alerte sur l'importance de mettre en œuvre des mesures pour renforcer la sécurité des soignants qui manipulent ces médicaments hautement toxiques. Des conclusions publiées dans l'édition en ligne de la revue BMJ Quality and Safety.
"Toute exposition involontaire de la peau ou des yeux peut être tout aussi dangereuse qu'une piqûre d'aiguille», explique l'auteur de l'étude, Christopher Friese, professeur à l'École des sciences infirmières de la Michigan University.
Quelles mesures pour l'exposition involontaire à la chimio ? «Nous avons pris les mesures pour réduire les incidents de piqûre d'aiguille et les AES. Mais nous n'avons pris aucune mesure de prévention à l'exposition aux produits de chimiothérapie", explique le Pr. Friese. Aux Etats-unis, des recommandations de bonne pratique ont été émises par le National Institute for Occupational Safety and Health mais ces directives ne sont pas obligatoires. Ces recommandations comportent le port de blouses, gants et autres vêtements de protection lors de la manipulation des médicaments de chimiothérapie.
L'exercice “en solo” est celui qui comporte le risque d'exposition le plus élevé, révèlent les auteurs de l'étude, en comparaison des équipes plus structurées en ambulatoire. Les pratiques à 2 ou plusieurs infirmières présentent moins de risques. "Cette enquête montre que la charge de travail, l'organisation, et la qualité des conditions de travail porte ses fruits et est susceptible de diminuer le risque professionnel.
Contrairement aux AES (accidents d'exposition au sang), où un virus spécifique est impliqué et où des traitements préventifs peuvent être donnés, il est plus difficile de lier l'exposition à la chimiothérapie à des effets directs, d'où une réponse plus difficile des systèmes de santé à ces incidents.
L'exposition involontaire à la chimio peut pourtant affecter le système nerveux, reproductif et confère un risque de cancer du sang.
Source: BMJ Qual Saf doi:10.1136/bmjqs-2011-000178 “Structures and processes of care in ambulatory oncology settings and nurse-reported exposure to chemotherapy”