Barnes and Noble (Miami).
Noter : "New NOOK beats Kindle"
Aux Etats-Unis, les grandes chaînes vont mal : Borders a déposé son bilan, et chez Barnes and Noble, qui ne trouve pas d'acquéreur (Liberty Media n'a pris que 16,6% du capital), le livre papier perd du terrain ; on y observe deux tendances : les jouets et jeux de société mangent la place dévolue il y a encore quelques mois aux livres dont ne subsistent guère que des "best sellers". A l'entrée des magasins, trône son liseur, le nook color. La rentrée est numérique. La guerre contre Amazon aura bien lieu.
Notons quand même que les affirmation sur le déclin de la lecture sont confuses. Tout d'abord, de quel déclin parle-t-on ? Comment le mesure-t-on ? De quelle lecture s'agit-il (toutes les lectures ne se valent pas quant à l'effort requis, la rigueur des raisonnements mis en oeuvre, l'originalité, etc.) ? Met-on sur le même plan les livres de cuisine et les livres d'histoire ? Et, si déclin de cette lecture il y a, quelles en sont les causes : avachissement des exigences scolaires pour une partie de la population (enfants mais surtout parents), prix élevé des livres, concurrence d'autres divertissements (vidéo, médias sociaux, jeux vidéo, spectacle sportif, tourisme) ? Comment prendre en compte la prese, le Web, et le numérique en général, dans la l'appréciation du déclin, sa mesure et son étiologie ?
Ce débat nous dépasse, faute d'analyses rigoureuses à notre disposition ; nous nous en tiendrons au fait indéniable du nombre de plus en plus restreint de librairies dans nos villes et de l'offre croissante d'outils numériques pour la lecture de livres.
Faut-il imaginer les livres sans librairies ?
Quelle est la part de la librairie dans les décisions d'achat, dans l'intention d'achat, dans le plaisir du livre qui anticipe la lecture. Flâner dans les librairies... Quels rôles jouent le libraire, la présentation des livres sur les tables et dans les vitrines ? Sur ce sujet, je renvoie à la thèse pour le Doctorat de Sandra Painbéni (Université de Paris Dauphine, 2009) sur les modalités de décision d'achat des "consommateurs de livres" (à partir du cas des romans français nouvellement édités). Faut-il installer des écrans dans les librairies ? Faudrait-il pouvoir commander sur Internet et passer prendre la commande chez le libraire (sur le modèle de la grande distribution (cf. Auchan Drive, Leclerc Drive ou Carrefour Drive) ?
Les librairies indépendantes américaines déploient des efforts (cf. www.indieBound.org) pour animer les librairies, leur donner une âme. Par exemple, cet été, en publiant Kid's Next, un quatre pages de recommandations de lectures s'adressant aux enfants. Ces librairies organisent des événements, visites d'écrivains, dédicaces, lectures, clubs de lecteurs et groupes de discussion, collecte caritative, etc.
Pour lutter contre les diverses concurrences, recruter de nouveaux clients, il faut leur semble-t-il, s'inscrire dans le local, associer les avantages de la chaîne et ceux de la proximité, les bénéfices du voisinage et les économies d'échelle : ce qu'énoncent les slogans : "Your Locally Owned Independant Booksellers". "Read Local" ! Reste encore à associer à tout ces efforts les avantages du numérique et celui de la flânerie, de la rencontre, du confort aussi (ce qu'ont parfaitement réussi Barnes and Noble et Borders). Reste leur relation au numérique (Web social), aux liseuses et aux livres numériques. Les librairies ne peuvent plus ignorer le numérique. Le site Web est rentré dans les habitudes mais pas encore l'appli qui permet de payer et commander (cf. Starbucks), par exemple. La distribution du livre doit s'inspirer des boutiques de Starbucks, de Nespresso, des Apple Stores, ... Si lire devient un luxe, comme déguster un bon café, allons jusqu'au bout...
Calendrier des événements du mois. Books and Books réunit des librairies indépendantes du Sud de la Floride