Gestion de crise 101 à la voirie de Montréal

Un ami a pris ce cliché révélateur du laxisme ou de la nonchalance caractéristique à la ville de Montréal. Ce n’est pas un cas qui met en jeu la sécurité des citoyens mais… c’est assez révélateur. Il a publié sa photo sur Facebook avec la réplique marrante: «Casse-tête à 1 morceau: RATÉ!»

Je n’ai pu m’empêcher de me mettre dans la peau d’un fonctionnaire de l’équipe de Gérald Tremblay qui tombe sur ce cas «complexe»!

1-Suivant l’observation de l’anomalie par un superviseur et 3 inspecteurs de la ville… On tient à rassurer la population que le Maire n’en savait rien! Puis, on ne reconnaît aucun problème, mais on va le régler.

2-Les rapports d’une table de pilotage et des assemblées de citoyens ont été remis à SNC-Lavallin.

3-Le cahier de charge des ingénieurs stipule qu’il faut NETTOYER la peinture sur le couvercle du puisard au jet de sable. On doit trouver un graphiste et un dessinateur technique pour refaire la ligne sur le couvercle. Considérant l’usure de la chaussée, un fournisseur de peinture industrielle devra être mandaté et faire des recherches au spectromètre pour retrouver la bonne teinte.

4-La job doit se faire DURANT les heures de pointe et 5 couches seront nécessaires. Prévoir 10 jours ouvrables.

5-SNC estime que l’ensemble des travaux pourrait coûter moins de 100 000$ mais précise que des dépassements de coûts d’au moins 250 000$ sont acceptables. Seuls les entrepreneurs ayant un casier judiciaire ou de causes de fraudes fiscales à Revenu Québec peuvent soumissionner.

6-La situation devrait être corrigée d’ici février 2012.

7-L’Agence de relation publique National sera chargée de la cellule de crise et devra émettre un communiqué et un plan de communication précis. Dès qu’un porte-parole membre de la fédération des journalistes sera trouvé, nous tiendrons un point de presse.

8-Entretemps, nous recommandons de sécuriser le périmètre et d’installer une vingtaine de cônes orange.

*Avertissement ce billet est de mauvaise foi et ne doit pas être pris au premier degré. Je n’ai pu résister à la tentation d’imaginer un cas anodin coincé dans la « machine » bureaucratique.